Point de répit, dans la traque de ressortissants subsahariens en situation irrégulière. Les contrôles se sont accentués à Nouakchott. Les forces mixtes de sécurité (police, gendarmerie et groupement de la sécurité routière) multiplient, ces jours-ci et en dépit du Ramadan, des descentes musclées dans les quartiers périphériques de Nouakchott, à la recherche d’étrangers sans carte de séjour.
Chassés en tout coin, à chaque heure du jour, cueillis un peu partout, à la maison ou sur leur lieu de travail, les malheureux migrants sont embarqués, manu militari, dans les cars. Après quelques jours de détention au centre de rétention de Baghdad, ils sont expulsés aux frontières. Délits de faciès et brutalités caractérisent ces opérations qui n’épargnent pas, non plus, les Négro-mauritaniens obligés de présenter leurs pièces d’identité. Les migrants maghrébins, arabes, asiatiques ou européens ne subissent, eux, guère de tracasseries. Deux poids, deux mesures régulièrement condamnés qui soulèvent une levée de boucliers. Souvent dénoncées par les organisations des droits humains,
les brutalités ont d’ailleurs entraîné la mort d’un migrant malien, Mody Boubou Coulibaly, âgé d’une vingtaine d’années, « décédé le lundi 9 Mai, vers midi, à l’Hôpital national de Nouakchott, suite à une course-poursuite avec des éléments de la gendarmerie nationale ». Aucune enquête n’a été diligentée par les autorités.