Bayakhouba Koita est né à Nouakchott en Mauritanie, en 1986. Après avoir publié son premier roman intitulé Direct 24 heures, il revient avec un projet haut et époustouflant comme on a rarement vu dans la littérature moderne. Par son style propre, ce jeune écrivain dégage déjà une aisance expressive et une maîtrise narrative très développées qui le propulseront, à coup sûr, vers d’autres succès.
Où habitez-vous ?
J'habite à Paris.
Présentez-nous de votre ouvrage
Oui. Il s'agit de mon deuxième ouvrage. Il s'agit encore d'un polar sauf que là, c'est un polar noir alors que mon premier livre en l'occurrence "Direct 24 heures" était un thriller, un thriller 2.0 si je peux me permettre ainsi! Ce dernier était inspiré de faits réels alors que "Coup d'État" lui, est le produit d'une pure fiction.
Ces deux ouvrages ont été classés par Edilivre dans le genre: Actualité/Société. Cela me convient puisque mes récits et mes sujets jusqu'ici sont axés sur les enjeux et les défis du moment.
Donc, "Coup d'État" est mon second roman. Il relate l'histoire d'un mouvement rebelle dénommé MMLP, (Mouvement Mauritanien pour la Libération du Peuple) créé par trois compères avec l'aide de partenaires étrangers puissants comme la Russie et qui se fixe comme mission d’aller renverser le Pouvoir mauritanien en place par la force. Le thème n'est pas si inédit que ça, puisqu'en Afrique de manière générale, on a souvent été confronté dans la réalité à de tels mouvements rebelles même si celui-là a la particularité d'épargner les populations civiles et de s'en prendre qu'au pouvoir politique et à son armée uniquement. Je dois aussi admettre que la Mauritanie, dans la réalité, contrairement à bon nombre d'anciennes colonies françaises n'a jamais été le théâtre d’affrontements entre armée régulière et groupes rebelles armés de cette envergure mais chacun l’a compris, il ne s'agit que d'un récit imaginaire. Cependant même si l'intrigue est complètement fictive, elle est basée sur des réalités historiques, politiques et socioculturelles qui rendent le scénario plausible et intéressant. C'est là tout le sens d'un roman. Relater avec “violence” la violence de la violence. C'est là tout là tout le sens d'un polar noir.
Mais comme je l'ai indiqué dans l'avant-propos de l'ouvrage, je ne cherche pas à confronter les mauritaniens les uns envers les autres ni les appeler à un quelconque soulèvement, cela n'est pas mon but. Je suis juste un écrivain, un scénariste qui écrit des scénarios et des histoires imaginaires. L’essence et la finalité de mes récits sont purement et simplement du domaine de l'art. D'ailleurs, je fais de la littérature mais tous mes écrits sont adaptables au cinéma.
Pourquoi avoir écrit ce livre ?
J'ai écrit ce roman pour confirmer. C'est pour moi le roman de la confirmation. Alors que mon premier ouvrage avait un style “révolté”, libre avec des acteurs urbains, citadins, “Coup d’État” se veut plus mûr, plus haut et plus abouti intellectuellement parlant. C'est un roman d'une intensité forte. Il fallait que je prenne mes aises !
Sortir ce livre maintenant est aussi une manière pour moi de me projeter dans le futur et organiser un peu les prochains projets dans le calme. En plus, comme mon premier ouvrage a été publié chez vous (Edilivre), j'ai voulu vous renouveler ma confiance en vous soumettant ce nouveau livre. J'ai bien aimé travaillé avec vous et si Dieu me prête une longue vie, je continuerai sûrement à le faire avec beaucoup de plaisir. Je vous suis très reconnaissant.
À quel lecteur s'adresse votre ouvrage ?
Il s'adresse au monde entier. Il s'adresse à tous ces gens qui ne connaissent pas ou connaissent peu la Mauritanie. Je vis à Paris depuis plus de 5 ans et je suis désagréablement surpris de constater combien ce pays est méconnu par la jeunesse européenne. Les gens connaissent tous les pays qui l'entourent, je pense au Sénégal, au Mali, à l'Algérie et au Maroc mais personne ne semble connaître la Mauritanie. Donc, de par ce livre, chacun peut avoir une petite idée de ce qu'est ce pays, ses différentes composantes ethniques, ses défis, son patrimoine, sa situation politique, son histoire politique, ses problématiques socioculturelles etc. D'ailleurs, sur la couverture du livre, j'ai fait exprès de situer le pays sur la carte d'Afrique afin que l'on sache déjà géographiquement où il se trouve.
Autant, “Direct 24 heures” est une mise en lumière de Nouakchott, autant, “Coup d’État” l'est pour la Mauritanie.
Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?
Le message est celui de la colère d'un peuple qui se meurt et qui n'en peut plus. Ce livre est une sorte de sonnette d'alarme tirée par les oubliés pour faire entendre leur mécontentement à leurs dirigeants. Il y a un ras-le-bol dans la société mauritanienne qui a atteint un certain paroxysme. Il est impératif et urgent pour les autorités en place de changer la donne politique et de proposer des choses positives au peuple sinon les mauritaniens risquent de connaître ce que beaucoup de pays africains ont connu: la rébellion.
Où puisez-vous votre inspiration ?
Franchement, je ne sais pas trop. Je la puise peut-être de mon vécu, tout simplement. Après tout, les choses les plus faciles à raconter sont celles qu'on a vécues ou qu'on a connues. Sinon, même la vie de tous les jours m'inspire. C'est devenu assez naturel pour moi. Je trouve un thème et je commence à travailler là dessus. Ce n'est jamais simple mais je m'efforce toujours pour être le plus percutant possible. Je donne toujours le meilleur de moi-même et je crois toujours en moi et en ce que je fais. C'est ma force.
Quels sont vos projets d'écriture pour l'avenir ?
Comme je le disais plus haut, je vais prendre un peu de temps pour m'organiser et me relaxer un peu. Mais, je vais tout de même continuer à mener quelques travaux pour ne pas me déconnecter de la réalité. C'est comme ça que je conçois la chose pour revenir toujours plus fort avec un plus gros concept.
Un dernier mot pour les lecteurs ?
Je veux les remercier d'être là. Je veux leur dire aussi que je ferai toujours tout mon maximum pour les rendre joyeux à chaque fois que je sors un projet. Je veux aussi les assurer que la machine est lancée et que le meilleur reste à venir.