À travers la presse, on prête au Président de la République Mohamed Abdel Aziz, l’intention de vouloir renouveler la classe politique. Si tel devrait être le cas, je ne peux m’empêcher de souligner la hardiesse de cette tâche, ô combien salvatrice pour notre pays. Cependant, les exemples ne manquent pas en Afrique où le successeur (le jeune généralement) appelé à la rescousse fut plus zélé que le prédécesseur (le vieux).
Il ne s’agit pas pour la nouvelle génération de renvoyer et condamner sans appel l’ensemble des acteurs politiques et de considérer les jeunes comme des saints. Un ténor du défunt PRDS évoluant dans le Trarza disait, face aux querelles de tendances qui nous minaient : « autant je condamne l’immobilisme des vieux, qui ne veulent rien céder, autant je dénonce la précipitation des jeunes qui veulent les envoyer à la retraite politique. » L’option n’est donc pas, comme le pensent ou redoutent certains malins « ôte-toi que je m’y mette ». Le temps est venu de passer à la génération suivante.
À mes pères et ainés en politique, qu’ils sachent, que toute chose à une fin et, l’heure de tirer la révérence est arrivée, pour certains d’entre eux. Ils ont servi l’État avec loyauté. Ils ont débroussaillé les épineuses plaines, déplacé nos ergs pour y bâtir des infrastructures, transformé nos regs pour y soustraire de la matière première, sorti notre pays de certains sentiers battus, éclairé des lanternes. Mais aussi, force est de reconnaitre qu’ils sont responsables et quelques fois coupables de certains maux qui gangrènent aujourd’hui notre vécu. Voltaire, disait dans son ouvrage intitulé Lettre philosophiques de 1734: « si l’homme était parfait, il serait DIEU et donc éternel»
Si le souhait du Président de la République est de voir les jeunes s’investir pour assurer la douce relève, alors le temps est venu aux jeunes qui " veulent et savent travailler", d’arracher leur destin commun aux entrepreneurs politiques et aventuriers de tout acabit. Leur credo durant ce nouveau quinquennat doit être comment résoudre cette équation solvable, mais à deux inconnus, qui s’impose d’elle-même : consolider une démocratie en passe d’être respectée dans le monde et changer le quotidien de nos concitoyens.
Pour ce faire, la Nouvelle Mauritanie en construction, à laquelle nous convie le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz doit d’abord se défaire de toutes les pesanteurs et autres oripeaux des politiciens professionnels et véreux, essentiellement préoccupés par leurs intérêts personnels, qui se servent de la Mauritanie sans la servir, faire ensuite de sorte que la politique cesse d’être un métier pour devenir un engagement au service de l’intérêt général.
Vive la Mauritanie, dont Mohamed Abdel Aziz a dit qu’elle est "immense par son histoire et futuriste par sa jeunesse".
Dr. Hampate Ba
Moughaata Mbagne
Président de la Commission Suivi et Evaluation à la CNJ/UPR.