Un cambrioleur tué la main dans le sac
Le quartier périphérique de Dar El Beïdha, à l’ouest de l’axe Nouakchott-Rosso, à hauteur de Riyad PK 7 et 8, est habité par des anciens locataires des kebbés d’El Mina, transférés en 1997. La zone abrite beaucoup de malfaiteurs et connut une forte insécurité au début de son massif peuplement. Aussi le commissariat de police d’El Mina 1 y fixa-t-il, en 2003, un poste de police qui ne cessa de lui envoyer journellement des suspects, jusqu’à ce que soit fondé, en 2008, un commissariat spécifiquement dédié à la zone : El Mina 3.
Il y a quelques jours, un cambrioleur s’introduit, à une heure tardive, dans une maison du quartier. Alors qu’il allait repartir avec son butin, un jeune homme, réveillé en sursaut, par le bruit, quelques minutes plus tôt, le surprend et lui assène un violent coup de gourdin sur le crâne. Le voilà à terre, KO. Informés, des éléments de la police viennent l’évacuer à l’hôpital de l’Amitié. On y tentera, en vain, de le réanimer : le coup a provoqué une hémorragie cérébrale mortelle. Après le constat des autorités sécuritaires et judiciaires de la wilaya sud de Nouakchott, le cadavre est identifié. Il s’agit d’un repris de justice appelé Abdallahi ould Laghdaf, bien connu des services de police. Vendredi, les parents du défunt ne s’étaient toujours pas manifestés à la morgue de l’hôpital. Quant au meurtrier, il a été placé en garde à vue au commissariat d’El Mina 3.
Rappelons qu’un autre malfaiteur fut tué, tout dernièrement, par un commerçant qui lui avait tiré dessus avec un fusil de chasse, lors d’une tentative de braquage. Ses deux complices avaient fui, en délestant le cadavre de tout ce qui pouvait l’identifier. De fait, il fallut plusieurs jours pour lui reconnaître le nom d’Ould Msid et cerner, en suivant, l’identité de ses comparses qui ont profité de ce répit pour échapper, à ce jour encore, aux enquêteurs.
Bakar se bagarre
Dans une de nos éditions passées, nous évoquions le cas d’un aliéné mental dont l’activité se révélait particulièrement utile. Il est devenu à ce point célèbre qu’un carrefour porte son nom. C’est au sud du marché Lekbeïd, là ou se croisent l’axe d’Arafat et celui de Ten Soueïlim. La forte silhouette de Bakar, gros gourdin solidement en main, y règle la circulation, aux heures d’embouteillage, parfois sous les yeux mêmes des agents du commissariat spécial de la voie publique qui ont signé forfait. Bakar se tient au point rond, fermant, aux longues files de voitures, l’accès par ci et l’ouvrant par là. Toute voiture dont le chauffeur désobéit reçoit un coup de gourdin sur le capot ou le plafond, avec une violence mesurée au degré de désobéissance du conducteur. Ceux qui essaient de réagir sont généralement intimidés, tant le gourdin que par le gabarit de son détenteur. Ils n’ont donc qu’à encaisser et aller réparer les éventuels dégâts.
L’autre jour, au beau milieu d’un intense embouteillage, une voiture conduite par un jeune homme à l’allure militaire tente de passer malgré l’ordre contraire de Bakar. Bing ! Un violent coup sur la malle arrière du véhicule, au niveau du feu arrière gauche, fait piler net le chauffeur qui descend pour constater les dégâts. L’aile est cabossée et le feu arrière en débris. Bakar pointe son gourdin sur le visage du jeune homme et l’insulte. La réaction est vive. Un rapide coup à la main du débile, le gourdin tombe et voilà Bakar soumis à une série de coups au visage et au thorax. La foule intervient alors que Bakar fonce, rugissant, pour attraper son assaillant et l’étrangler. On parvient heureusement à séparer les protagonistes et à les retenir, alors que l’handicapé mental hurle de colère. « C’est bien la première fois que quelqu’un lui tient tête ! », lance une femme. Réfléchira-t-il désormais avant de cogner les carrosseries ?
Les réseaux pervers se multiplient
Les autorités mènent, depuis des mois, campagne sur campagne, pour lutter contre les mauvaises mœurs, souvent associées à la délinquance et au crime. Descentes et opérations « coup de poing » se sont multipliées, l’an passé, et tout au long des premiers mois de cette année. Des dizaines de filières et réseaux de prostitution ont été investis et démantelés. Au point de quasiment éradiquer le phénomène dans les quartiers populaires. Dans les quartiers plus huppés, les réseaux sont souvent « protégés » et poursuivent leurs activités sans inquiétude. Les appartements de passage font partout office de lieux de rencontre. Des femmes étrangères : marocaines, sahraouies et sénégalaises, pour la plupart ; y séjournent ; « pour le commerce », disent-elles. Elles louent des appartements haut ou moyen standing et entament leurs « transactions », recevant une nombreuse clientèle. Des proxénètes louent, eux aussi, des appartements dans les quartiers chics, pour servir leurs « marchandises » au VIP. Beaucoup de restaurants étrangers servent de couverture à des maisons closes.
Mosy