Il y a maintenant plus d'une décennie que l'usurpateur de pouvoir, Mohamed Ould Abdel Aziz, s'échine à me faire changer d'avis, à abandonner mes convictions morales et mes engagements politiques.
Pour arriver à ses fins, le despote non éclairé Ould Abdel Aziz n'eut de cesse de mobiliser la clique malfaisante et vorace qui l'entoure, composée de politicards véreux Bidhane, de mercenaires vils Hratine et de pseudo Uléma de cour plus préoccupés par le fond de leur poche que par dire la loi d'Allah, grand et miséricordieux.
Ainsi, quand le chef de l'Etat mauritanien se persuada de ma ferme volonté de créer le mouvement abolitionniste "IRA", il en interdit la légalisation, me démit de mon modeste poste de conseiller de la Commission des Droits de l'Homme, me radia de la fonction publique puis confectionna contre moi des dossiers judiciaires montés de toutes pièces avec lesquels, il finit par m'envoyer en prison à la suite de simulacres de procès dont les verdicts ont toujours été connus d'avance.
Ces persécutions ont toujours été précédées et accompagnées de campagnes de diffamations et de dénigrements orchestrées par les services de renseignements nationaux et appuyées par des organes de presse écrite et audiovisuelle à la solde du pouvoir, par les associations de pseudo d'Uléma et pseudo Imams usant et abusant de toutes les tribunes que l'Etat met à leur disposition mais aussi par les juges et les tribunaux.
Aussi, le gouvernement du despote non éclairé au pouvoir, appuyé par ses services de renseignements et son réseau d'ambassades, ont-ils déclaré une guerre officielle et ouverte, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, dont l'objectif unique est la liquidation de Biram Dah Abeid, le bâillonnement de l'organisation IRA, l'extinction du souffle d'espoir qu'elle commence à insuffler jusqu'au plus profond des cœurs des masses des opprimés et l'arrêt définitif de son ascension dans l'opinion publique internationale. Cette guerre s'est aussi matérialisée par des manœuvres successives de déstabilisation, d'orchestration de scission et de démembrement avec les résultats dont les Mauritaniens ont été témoins et qui sont, à chaque fois, un échec lamentable.
En dépit de toutes ces misères que le pouvoir s'évertue à lui faire, IRA n'a cessé de progresser, de gagner en charisme et en notoriété aussi bien au sein de la population mauritanienne qu'au niveau international avec la cascade de prix, de distinctions et de marques d'honneur et d'estime que lui témoignent les organisations et les institutions internationales mais aussi les pays, les villes et les simples citoyens du monde.
A l'occasion des élections présidentielles de 2014, le régime de Ould Abdel Aziz pensait, avec sa naïveté habituelle, tenir une occasion rare de ternir notre image auprès de la population et, par la même occasion, mettre fin aux espoirs que nous avons commencé à y susciter.
Grâce à la volonté du Très haut et en dépit de l'embargo financier et juridique qu'on nous a imposés, en dépit de l'embargo religieux dont l'une des armes les plus redoutable est notre excommunication par des pseudo Uléma aux services tarifés et malgré le lynchage médiatique, raciste et systématique dont nous étions l'objet malgré tous ces obstacles, nous avons réussi à lever et à entretenir une vague de sympathie et d'adhésion à notre cause et ce jusque dans les villages les plus reculés du pays.
Il n'y a pas de preuve plus éloquente de la popularité de notre discours et de l'adhésion des Mauritaniens à nos thèses que l'acharnement dont avait fait preuve l'usurpateur Ould Abdel Aziz pour nous asphyxier financièrement, assécher nos sources de revenu et nous empêcher de transporter nos assesseurs alors que lui s'adonnait à la plus grande fraude électorale de l'histoire de la Mauritanie.
Le dernier acte de cette mauvaise pièce de théâtre que joue le chef de l'Etat mauritanien et dont la trame de fond est notre marginalisation et l'occultation du message de notre organisation, fut notre arrestation lors de ce qu'il est convenu d'appeler "la caravane Boghé-Rosso" puis notre jugement lors d'une parodie de procès et notre emprisonnement pour deux années fermes dans des conditions inhumaines et dégradantes.
Du fond de cette lugubre cellule de la prison civile de Nouakchott, je cris au visage du chef de l'Etat, Mohamed Ould Abel Aziz, que je ne faiblirai jamais, que je ne ploierai jamais et que j'ai encore suffisamment de ressources morales et corporelles pour combattre le système raciste, esclavagiste et despotique dont il est la tête malfaisante. Mes convictions et mes principes sont intacts et ma volonté totale de me battre de l'intérieur de la prison ou de l'extérieur et ce jusqu'à délivrer de ton emprise, les Mauritaniens que tu maintiens dans cette grande prison qu'est devenue, sous ton règne, la Mauritanie.
Je puis t'affirmer ici, à toi et à la clique qui te sert de laudateurs, que je n'attends rien de toi, ni avant le 17 mai 2016, ni pendant cette journée là et encore moins après. Je ne me sens pas concerné par tes verdicts que je ne reconnais pas. Alors, que ce soit deux ans, dix ans ou vingt ans, il n'y aura d'alternative à la confrontation, à l'intérieur ou à l'extérieur de la prison.
Nous proposons et Allah dispose.
Nouakchott, le 15 mai 2016
Biram Dah Abeid