Govinda et ses complices en liberté
Toute l’opinion publique connaît le sinistre personnage qui fit tant de mal, malgré son jeune âge, sa courte taille et sa svelte corpulence. Le célèbre Mokhtar, alias « Govinda », n’a qu’à peine 26 ans et déjà une très riche carrière de hors-la-loi. Repéré à voler, braquer et agresser, dès sa seizième année, il était déjà chef de gang deux ans plus tard. Déféré et écroué à maintes reprises, il a joué de pratiquement tous les des violons des commissariats de police de Nouakchott. Les prisons civiles de la capitale, Dar Naïm, Nouadhibou lui sont aussi familières que celle de Baïla qu’il fréquenta lorsqu’il était mineur. Ce fut le premier prisonnier à s’évader de Dar Naïm, en 2011. En 2006, lui et sa bande répandirent la terreur, des mois durant, à Nouakchott et Nouadhibou. Ils avaient volé des armes à feu qu’ils n’hésitèrent pas à utiliser, pour braquer des dizaines de commerces dans ces deux grandes villes, avant de se faire coincer, par une équipe de la BRB, dans un appartement de Tevragh Zeina. Tout dernièrement, Govinda et sa bande, privée, toutefois, de la fameuse Mariem « Nowsa », partie à l’étranger, avaient été arrêtés, suite à une énorme vague de cambriolages et vols de voitures à Nouakchott.
Il y a deux jours, le Parquet décide, pour on ne sait quelle raison, de relâcher quatre de ces lascars : Govinda, Aziz « El Mezzagui », El Ghassem et Ould Zeïn. Voilà de quoi sérieusement inquiéter l’opinion publique, surtout les victimes de Govinda et compagnie.
Suicide d’une jeune femme
L’intérieur du pays, particulièrement les contrées lointaines, semblaient, jusqu’à peu, épargnées par la dépravation de la jeunesse. Le conservatisme et les moyens primitifs de la vie jouaient un rôle fondamental de prévention. Avec l’avènement des nouvelles technologies de communication, la donne a changé du tout au tout. Dans la quasi-totalité de nos villages de campagne, les chaînes de télévision satellitaires diffusent, quotidiennement, toutes sortes de séries et films de violence dénués de morale. Avec de redoutables risques pour le comportement de notre jeunesse.
Le drame qui s’est déroulé, il y a quelques jours, dans la localité de Daghvegh, aux environs de Barkéol, confirme cette crainte. Habiba mint Abdallahi ould Sneïba, une jeune femme d’une vingtaine d’années, se dispute violemment avec la femme de son frère qui l’abrite. Celui-ci prend parti, selon des témoins, pour son épouse, au détriment de sa jeune et orpheline sœur. Habiba s’enfuit. Ne la voyant revenir, on s’inquiète et d’intenses recherches sont entamées. Pour s’achever, hélas, sur la découverte de son cadavre, crâne fracassé, au fond d’un puits du village. L’enquête de la gendarmerie a conclu au suicide. La jeune femme se serait jetée dans l’abîme sous l’effet de la colère. La mort, suite à la fracture du crâne, aurait été instantanée, selon l’autopsie médicale.
Une autre jeune femme s’est volontairement planté un couteau dans l’abdomen, la semaine dernière, à Zouérate. Grâce à Dieu, elle a été sauvée, in extremis, par les médecins.
Une bande attaque très tôt la nuit un domicile familial
Nous ne cessons de le répéter : la plupart des quartiers de Dar Naïm sont des zones à hauts risques. Beaucoup de bandes de malfaiteurs y habitent et sévissent, de jour comme de nuit, à l’instar des fameux frères Foïliya, Abdallahi « El Aïdhadh » et autres énergumènes. Le secteur 16 est des plus touchés. Il y a quelques jours, vers vingt-deux heures, une famille y dînait paisiblement, lorsque quatre gaillards, visage enturbanné et machette au poing, font irruption dans leur maison. « Que personne ne bouge ! Passe-nous vite les clefs de ton véhicule, si tu veux rester sauf ainsi que ta famille ! », ordonnent-ils au père. « Pas question ! », rétorque-t-il, en brandissant un bâton vivement ramassé. Vlan ! Un coup de machette dans le dos et le voilà au sol, inanimé. Les bandits s’emparent aussitôt des clefs de la voiture, ouvrent le garage, tout en tenant le reste de la famille en respect. Et de s’embarquer, en suivant, à bord du véhicule immatriculé 7257AU00, avant de disparaître tranquillement. Evacué d’urgence à l’hôpital Cheikh Zayed, le téméraire père de famille y a vite repris connaissance. Ses jours ne sont pas en danger.
Le vol de voiture est devenu quotidien à Nouakchott. Ces jours-ci, on en a enregistré plusieurs. Les deux rois du genre, Moïssa « Chassis » et El Vervar seraient actuellement en liberté. Avis à ceux qui laissent, la nuit, leurs véhicules sans surveillance !
Mosy