A travers un nouveau livre sous le titre « le Mythe de Tarzan » arrivé dans les rayons des librairies il y a quelques semaines, Adama Wade, journaliste panafricaniste, Directeur de Publication du mensuel à caractère économique et financier « FINANCIALAFRIK » analyse le complexe géostratégique de l’Afrique face au reste du monde, comme une véritable survivance de la mentalité du colonisé, un complexe d’infériorité, dans un entretien avec la PANA à Nouakchott.
Ce livre est une compilation de réflexions stratégiques sur l’avenir du continent africain.
Il s’agit du regard « d’un observateur de l’activité économique et financière africaine. Nous partons du constat que tous les traités, règles et conventions, signés par l’Afrique indépendante vont au détriment des populations africaines, de nos entreprises et de notre secteur privé en général ».
Une réalité déprimante dont l’illustration réside « dans l’asymétrie des règles régissant la circulation des personnes entre le Nord et le Sud. Les citoyens africains doivent payer 60 euros en moyenne et suivre de longues procédures pour aller vers le Nord.
Pendant ce temps, ceux du Nord n’ont même pas besoin de passeport pour venir dans certains de nos pays. C’est le cas notamment des ressortissants de l’espace de l’Union Européenne (UE) désireux de se rendre en Egypte, au Maroc et en Tunisie ».
Une absence de traitement égal entre humains dont la conséquence est une situation à travers laquelle « les citoyens du Sud sont confrontés à des barrières non tarifaires pour se mouvoir et profiter des opportunités de la mondialisation. Ainsi, celle-ci ne profite qu’aux ressortissants des 34 pays du Nord en général, et à l’exception du Japon ».
L’ouvrage sur le « Mythe du Tarzan » sert de nombreux autres exemples étayés de l’asymétrie dans les rapport entre l’Afrique et les pays développés, qui cache « une violence symbolique flagrante envers les peuples autrefois colonisés, un vestige des codes et des règles » d’une époque pourtant formellement terminée depuis une soixantaine d’années avec la vague des indépendances.
Par ailleurs, le DP de « FIANCIALAFRIK » sert une interrogation critique, un cri du cœur par rapport à « la passivité des élites africaines face à ce système inégalitaire des échanges Nord/Sud, dont le visa n’est que la partie visible de l’iceberg ».
Pour mettre fin aux règles et pratiques inéquitables, il faut un changement de paradigme: « l’Afrique doit démanteler l’architecture coloniale qui a divisé le continent en 54 Etats non viables, qui lui a légué une bourgeoisie cleptomane et compradore à l’origine du détournement directement, ou indirectement, de milliards de dollars planqués dans les paradis fiscaux ou blanchis dans le secteur immobilier ».
En finir avec le « Mythe de Tarzan » signifie «un dépassement des frontières artificielles pour favoriser la mobilité des facteurs économiques, encourager les échanges commerciaux et le flux des capitaux inter- africains ».
L’auteur du livre déplore « les barrières techniques qui font que les opérations monétiques entre pays africains voisins soient soumis à la compensation et au change en dollar par des intermédiaires occidentaux opérant à des milliers de kilomètres » ou que la tomate marocaine aille jusqu’en Espagne pour être réexportée vers l’Algérie.
Source : PANA