Lancé en mai dernier, le programme national de développement culturel (PNDC) va boucler bientôt sa première année d’activités, sur une durée de cinq ans.
Ce fut une année pleine d’activités (ateliers, séminaires, rencontres diverses…) dont la dernière remonte à mars dernier, avec l’organisation, à l’hôtel Wissal, d’un atelier de restitution sur le programme de développement des villes anciennes.
Déjà, trois composantes ont démarré effectivement leurs activités : renforcement des capacités, patrimoine des valeurs et développement des villes anciennes.
A en croire un responsable à la direction du patrimoine, les préparatifs pour le lancement des autres composantes sont en phase très avancée.
Précisant les ambitions du PNDC, le premier ministre, Yahya Ould Hademine disait, dans son discours lors du lancement officiel que ce programme permettra à la Mauritanie la réécriture du contrat social national, construit et consolidé à partir des valeurs fondamentales du pays, réconcilier la Mauritanie avec elle-même, sa culture, et son patrimoine source de son rayonnement et la fierté de son peuple, indique un cadre de la direction du patrimoine, donc consolider l’unité nationale et renforcer la cohésion sociale.
Ce vaste chantier sera également l’opportunité offerte aux jeunes générations de s’approprier les valeurs arabes et africaines de leur pays, face à une globalisation envahissante où le bien culturel se réduit à une simple marchandise. Il devra également ressortir une révision profonde du référentiel des valeurs du pays, l’émergence d’une nouvelle génération de citoyens qui respectent l’Etat, ses symboles et ses biens.
Validé par l’UNESCO, le PNDC a déjà a son actif des ateliers de formations pour renforcer les capacités des acteurs et partenaires, le classement de plusieurs biens culturels, matériels et immatériels sur la liste du patrimoine national.Dans ce cadre, plusieurs ONG nationales ont obtenu des accréditations auprès de l’UNESCO, des campagnes de sensibilisation, aussi bien à la radio qu’à la télé, par affichage, dans les écoles, une étude diagnostic de la réalité des villes anciennes et leur environnement…
Le PNDC pourrait également contribuer à la lutte contre le fondamentalisme, grâce à la collaboration des Ulémas et érudits du pays, créer une dynamique locale en boostant le développement des villes anciennes grâce à la création de nombreux emplois. La culture étant un facteur de développement et de paix, croit savoir le responsable à la direction du patrimoine.
Dans ce cadre, le programme national intégré d'appui à la décentralisation, au développement local et à l'emploi des jeunes accompagne la mise en œuvre de la composante programme de valorisation du patrimoine culturel et naturel pour le développement (VPCND) au profit des villes anciennes. Au cours d’une rencontre avec les élus, le premier ministre a annoncé que l’ensemble des départements ministériels et les agences nationales seront impliqués dans la mise en œuvre du PNDC qui s’article donc autour de six grands axes : le renforcement des capacités institutionnelles, l’inventaire général du patrimoine culturel, le développement d’activités culturelles-phares, le Programme de revitalisation du patrimoine des valeurs ainsi que le programme de conservation et de mise en valeur du patrimoine culturel et naturel, pour le développement d’un tourisme durable des villes anciennes et de leur arrière-pays et les crédits pour la production culturelle. D’un coût de près de 11 milliards d’Ouguiyas, le PNDC vise à asseoir un véritable développement culturel .
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !