La cinquième édition de la Foire agropastorale et artisanale du Gorgol, qui couvre la période du 9 au 11 Mars 2016, a été officiellement ouverte par Sidi Mohamed ould Abderrahmane, conseiller du wali chargé des affaires économiques, après le mot de bienvenue de madame Dounoumba Diakité, adjointe au maire de Kaédi, précédé de celui de Abou Bass, coordinateur du GRDR. L’objectif de cette foire est de contribuer à la réduction de l’insécurité alimentaire, par la promotion des filières porteuses, comme la patate douce, le sorgho, le bétail et le lait. Elle est organisée, conjointement, par l’AMPG, le GRDR et l’ONG AMAD. Conscientes que la mise en synergie des efforts permet de connecter davantage les zones de production aux pôles de consommation, les trois structures positionnées dans le domaine semblent comprendre les enjeux d’un auto-développement qui passe, nécessairement, par la promotion des produits locaux, dans un environnement de plus en plus agressé par les produits d’importation, facteurs bloquants à l’écoulement de la production nationale.
Dans le prolongement du Projet d’Appui aux FIlières Porteuses (PAFIP) cette manifestation réunit une trentaine de producteurs des quatre moughataas, ainsi que divers autres intervenants dans la région. Cette année, même si les stands étaient moins bien achalandés qu’à l’accoutumée, il n’en demeure pas moins que, dans le domaine de l’élevage, l’innovation était de mise. On a, en effet, pu remarquer les vaches de monsieur Deh, de Toufoundé Civet, issues de croisement avec des espèces laitières importées, dont il est parvenu à faire passer le cycle de mise en chaleur de 35 à 80%, ce qui lui permet d’obtenir, en moyenne, 15 à 17 litres de lait par jour et par tête. Cet ancien immigré d’origine peulh a compris l’intérêt du link, entre les activités d’élevage et d’agriculture, d’où son engagement, dans la zone d’El Atf, pour une nouvelle politique qui tienne compte de l’environnement. Nombreux sont les visiteurs qui ont envahi les stands des vendeuses de lait des mini-laiteries d’Agriss, encadrées, depuis quelques années, par l’ONG AMAD, permettant ainsi aux femmes d’acquérir une expertise dans le domaine et d’imposer leurs produits sur le marché local.
La régularité de cette foire, désormais inscrite dans l’agenda économique de la commune de Kaédi, est également une opportunité d’échanges, entre les bailleurs et les producteurs, d’une part ; les producteurs et les consommateurs, d’autre part. Cette année, le débat a particulièrement tourné autour des mécanismes fluides de mise en place d’un circuit adéquat de commercialisation. Cela permettra, aux producteurs, de bien contrôler la chaîne de production, encore assujettie aux problèmes de la qualité des semences, de la préparation du sol et du calendrier cultural, toutes choses pouvant être modulées dans une optique de rentabilité et de croissance. On a noté, enfin, avec satisfaction, l’exposition consacrée au Misola, par l’unité de fabrication de Guidado Diaby, un produit bien intégré dans la lutte contre la malnutrition.
B. Diagana
CP Gorgol