55 années d’indépendance et le non-dit / Par Brahim Ould Boidaha (troisième partie)

14 April, 2016 - 03:22

Le résultat, il y a un important collectif ou un ensemble sahélien qui est limé tous les jours par l’exclusion et l’injustice volontaires portées sur eux d’une façon sélective, exprimant  la répulsion de la vengeance. Cette situation explosive donne l’image d’un volcan à peine éteint que des inconscients essayent par tous les moyens, depuis l’indépendance, à le mettre en éruption en grattant régulièrement son cratère. Cette situation mérite d’être prise en considération avec une certaine acuité par tous les mauritaniens et le pouvoir qui est le seul responsable des droits légitimes de tous les citoyens.

 

 Elle peut être le détonateur de l’éclatement de la Mauritanie, chose qui n’est pas dans l’intérêt des provocateurs, ni des personnes conscientes de l’avenir de notre pays.

 Ce spectre plane sur nos têtes depuis longtemps et la patience a ses limites. Ce drame sahélien en Mauritanie a été toujours endigué par leur sagesse et leur jalousie de préserver l’unité du pays que l’exclusion et les provocations amenuisent régulièrement de jour en jour. Il vaut  mieux prévenir que guérir!

 

 Sur le plan identitaire, ils sont classés citoyens de deuxième zone comme leurs confrères noirs qui sont plus coriaces pour la défense de leur droit inaliénable.

 

La représentativité de cette frange de la population devrait, au moins, être dans les structures de l’Etat en adéquation avec le niveau de leur apport au PIB national et non l’exclusion pure et simple qu’accompagnent le mépris et l’indifférence. Mais, où est ce qu’on va sincèrement ?

 

L’aveuglement de la haine et le goût de vengeance contre eux charrient la persistance de l’injustice à leur égard sans discernement.

 

Qui est responsable de cette impitoyable situation ?

 

Ce sont bien sûr les différents pouvoirs de la puissance publique qui se sont succédé en Mauritanie qui portent toute la responsabilité par l’application de la haine et de la vengeance sur certaines franges de leur population. Est-ce que cette situation déplorable peut encore continuer, si longtemps ?

 

Aucune conscience nationale ne se manifeste à ce sujet qui préoccupe des milliers d’hommes, des jeunes et des femmes ? ‘’On dit : Il n’est pire que l’eau qui dort’’.

 

Les présidents de l’Etat qui ont défilé au pouvoir depuis l’indépendance, ont toujours été  complices aveuglés et absorbés par des problèmes triviaux  de moindre importance. Même ceux qui sont issus de cette composante, n’ont apporté aucune solution à ce douloureux malaise par scrupule ou faiblesse injustifiable. L’exclusion est toujours là et tous les mauritaniens sont témoins ou acteurs. Le souci donc de nos gouvernants n’est pas porté sur les règlements des problèmes de fond du pays.

 Ceci entraine inéluctablement un pourrissement regrettable, générateur de la contestation légitime qui peut, à son tour, être suivi de l’explosion dont on ne mesure pas les conséquences, ni les contours a priori.

      Mais, me diriez- vous, le Président est de chez vous ? Oui, effectivement, c’est même  un parent. Je suis doublement victime de l’injustice de son administration à telle enseigne que je me trouve l’exclu des exclus, situation que je n’ai jamais mérité avec tous ses prédécesseurs.

 

 Mais  là, il s’agit d’un problème national qui appelle la conscience de tous les mauritaniens et le pouvoir, état de choses qui  associe leur responsabilité commune.

 

La situation d’exclusion des morts-vivants en Mauritanie nous amène à donner un bref éclairage sur ce territoire et sa population connue de tous, des riverains et au plan international, partagé en 1900 entre l’Espagne et la France d’une façon inégale dans les intérêts des colonisateurs. La population a subi le découpage à son détriment à telle enseigne que toutes les familles se sont retrouvées divisées entre les deux côtés, français et espagnol.

 

Un apostrophe sur la frontière mauritano- sahraouie : Les espagnols étaient bien présents depuis 1880 et même avant avec les portugais mais leur implantation définitive ne s’est confirmée que par la conférence de Berlin 1884-1885.

 Les portugais avaient ouvert un comptoir à Agadir avant l’occupation française et les espagnols le cap blanc-Gueira. Le 27 juin 1900, la France et l'Espagne signent le traité de Paris qui définit la frontière entre le Río de Oro (espagnol) et la Mauritanie (française)[]. Le 4 octobre 1904, la convention de Paris fixe les frontières du Saguia el-Hamra et de Cap Juby.

 Le 27 novembre 1912, après l'établissement du protectorat français sur le Maroc, la convention de Madrid confirme ces frontières et fixe celles de l'enclave d'Ifni. Bref, passons !...

 

L’indépendance a permis aux porteurs des germes de la haine contre les morts-vivants de se venger à leur aise de cette population honorable, musulmane avec un Islam réel, honnête, accueillante et généreuse à l’extrême, respectueuse de la loi et de l’ordre publique. En plus, elle n’est pas entachée  d’aucune tare inhumaine (esclavagisme ou racisme) bien avant les années 1960  à ce jour.

 

a-1- 11 : Falsifications de l’histoire mauritanienne

Nous apprenons que des falsificateurs mauritaniens essayent par tous les moyens et se déploient même, depuis quels temps, à créer à partir des mensonges une organisation qui s’appelle la résistance culturelle en parallèle à celle d’el jihad aux fins de  minimiser l’importance du sacrifice du sang et des événements jihadistes en Mauritanie.

 Ils manquent apparemment d’inspiration en 2015, pendant qu’ils étaient engloutis sous l’emblème de l’islam pour  renseigner le colonisateur sur les mouvements de ceux qui donnaient leur vie et leur sang pour libérer le pays de l’emprise des mécréants, Ils deviennent aujourd’hui des jihadistes sous les abris faciles des mahadras.

 

 L’effort de réciter quelques versets du Coran et le sacrifice du sang sont-ils comparables ? Ils oublient ou feignent d’oublier que les mahadras se comptaient sur les doigts d’une main en Mauritanie et au Mali, au Sénégal et en Guinée par milliers et ces trois voisins n’ont jamais déclaré que c’était une révolution culturelle mais ils sont musulmans  convaincus remplissant un devoir spirituel.

Autre prétention, non moins importante, c’est dire qu’ils ont  islamisé l’Afrique noire, or  c’était les guinéens qui ont introduit l’islam depuis des siècles en Afrique animiste. La Guinée est le plus grand réservoir humain des oulémas et érudits de l’islam en Afrique.

 

Le mensonge est le plus grand péché d’un musulman !...Il faut donc choisir sa place dans l’islam ! En outre, les détenteurs attardés de la propriété de l’islam en Mauritanie ont une mémoire trop courte, l’ouverture des écoles par les français en Mauritanie, Ils ont agréé les programmes d’enseignement conformes à ceux en France où il n’y a qu’une demi- heure d’arabe le jeudi ou le samedi matin avec l’horaire du sport.

 

Pourtant à cette époque ou le colonisateur avait le plus grand besoin de leur soutien, donc disponible à satisfaire leurs requêtes, Il semble bien qu’ils avaient  oublié leur révolution culturelle d’aujourd’hui ainsi que leur religion qui n’a pas eu le moindre droit de bénéficier de quelques minutes par semaine dans la programmation scolaire dans notre pays ! Ont-ils oublié tout ce passage de notre histoire nationale ? 

 

En plus et dans le même thème, nous apprenons avec surprise en 2O15 par un ex-officier de la garde nationale qui fait honneur à son corps par la désinformation des mauritaniens :

1°- qu’Oum- Tounsy est un point d’eau (puits) qui n’a jamais existé, même à plus de 40 km à la ronde depuis que la Mauritanie existe et que la bataille d’Oum Tounsy était surtout une guerre tribale. C’est du tâtonnement dans le vide.

Pour oser confirmer ces informations aux mauritaniens, il faut bien être atteint de délire paranoïaque ou habitant d’une planète qui n’est pas la terre.

2°- Les forces engagées étaient de l’ordre de 320 hommes des groupements, Mbeyghira Akjoujt, Trarza et une Compagnie professionnelle de tirailleurs sénégalais de Boutilimit bien armés et entrainés  qui sont commandés par Lt Patrick Mac-Mahon et  6 sous- officiers français.

Le premier message résumant le résultat de la bataille du point Oum Tounsy avec des hommes particulièrement farouches  armés a été la mort du Lt Patrick Mac-Mahon, commandant des forces engagées, 5 sous-officiers français, 42 autres morts et 47 blessés et 1 disparu ou prisonnier. Les rescapés pris de panique étaient au nombre de 224 qui ont fui pour rejoindre Akjoujt et Nouakchott en courant à pied ou par 3 sur dos des chameaux, détail suivra : sources archives secrètes de la bataille de Oum- Tounsy, Ex- a.o.f. Donc, les plus braves dans cette bataille étaient ceux qui couraient le plus vite !!!

 Si, nous comprenons bien notre honorable ex-officier et ses commanditaires, tous ces français, Sénégalais et mauritaniens qui se sont donnés la mort et les blessures pour la cause d’une tribu de Leuleb et parce que leurs adversaires étaient des Oulad Dleim. Cher et honorable ex-officier, hissez- vous sur un autre piédestal qui n’est pas celui que  vous essayez d’escalader pour satisfaire probablement un besoin personnel ou autres.

A suivre