Une cheffe de gang sous les verrous
Comme nous l’avons déjà souligné à maintes occasions, la délinquance féminine se développe en Mauritanie. La prison des femmes de Sebkha accueille, presque chaque jour, de nouvelles pensionnaires. Les violons des commissariats de police de Nouakchott retiennent, eux aussi, leur part quasi-quotidienne de détenues du sexe réputée faible. Qui n’a pas entendu parler des fameuses Shoutou, Ejah mint Samba, Ramla, Mariem « Nowsa », Khadi « Hashish », Youmma « Zebla » ? De leurs doyennes, maîtresses de réseaux et autres maisons closes, comme Fatou Mar, Mariem 4 heures ou Haby ?
Fatimetou n’a que vingt-cinq ans mais elle dirige, déjà, une bande qui opère dans les zones sud et sud-est de Nouakchott. Certains cambriolent durant la nuit. D’autres braquent et agressent les passants, le jour. Le butin amassé est, en tous les cas, remis, cash, à la patronne. Longtemps ciblé sur Arafat et Toujounine, le « travail » de ses bandits s’est vu entravé, ces derniers mois, par les rondes et patrouilles des forces de sécurité. Ce qui a obligé la jeune fille non seulement à diversifier les opérations mais, aussi, à mettre la main à la pâte. Direction les grandes épiceries et magasins ! Trois de ses complices l’y précédent et entament de chaudes discussions pour distraire les vendeurs. Fatimetou entre à son tour et se dirige à l’écart des regards pour piquer tout ce qu’elle peut cacher sous son voile et dans le panier. Le butin s’accumule, de semaine en semaine, mais comme toujours, la police finit par la coincer. Elle a été arrêtée, il y a quelques jours, dans son repaire à Mellah, avec la plupart de ses hommes.
La bande de braconniers
Abdallahi est boutiquier au marché marocain. Il y vend de la viande séchée « Tichtar ». Ses fournisseurs aux Hodhs et en Adrar lui expédient de la viande de chamelle et de vache de bonne qualité qu’il écoule rapidement, entre 3 500 et 4 000 UM le kilo. Mais il est surtout en quête de viande de gazelle, très recherchée des clients prêts à payer cher. Un produit quasiment introuvable, depuis quelques années, suite aux méfaits conjugués de la sécheresse et du braconnage. Il y a un mois, cependant, un intermédiaire met Abdallahi en contact avec des ressortissants du Guidimakha qui affirment en détenir. Il achète aussitôt les quinze kilogrammes qu’ils lui proposent à 3000 UM le kilo car, expliquera-t-il plus tard, « c’était une excellente qualité ». Il en garde une partie pour sa propre consommation et vend le reste à 6000 UM le kilo. Cela part comme des petits pains et le voilà à reprendre commande. De trente kilos, cette fois. « Dans une semaine, incha Allah ! », l’assurent ses nouveaux et providentiels fournisseurs. Mais, le jour J, rien ni personne. Inquiet, notre vendeur compose aussitôt le numéro du téléphone qu’ils lui ont communiqué. La sonnerie retentit plusieurs fois avant qu’une voix inconnue ne se manifeste. « Allo », lance-t-il, « c’est votre client Abdallahi, je vous attends avec impatience ! – Ici, c’est la police. Vos fournisseurs sont aux arrêts pour vente de viande de chacal et de phacochère », lui répond-on tout de go.
C’est en possession d’une grande quantité de viande sèche à expédier vers Nouakchott que les lascars se sont fait prendre, sur dénonciation d’un de leurs complices. La police a recouru à l’expertise du délégué régional de l’élevage pour analyser deux échantillons et déterminer leur origine. Et c’est ainsi que la supercherie a été révélée.
L’arbre-merveille de Tarhil a poussé
Nous attirions l’attention, au mois de Septembre 2014, sur un arbre d’espèce inconnue, apparu au quartier Al Medina de Riyad. Sa tige qui s’élevait à la hauteur du coin sud-est d’une boutique en construction ne cessait d’étonner. Lorsque nous les avions observées nous-mêmes, pour la première fois il y a deux ans, les branches dépassaient à peine le mur de la petite chambre. Actuellement, elles surplombent le mur de plus de deux mètres.
L’enquête que nous avions alors menée nous avait amenés à interroger beaucoup de gens qui vivent aux alentours de cette étrange plantation. La plupart étaient unanimes à dire, malgré le démenti d’une ou deux personnes, que cet arbre avait poussé en une nuit. Selon eux, lorsque les ouvriers avaient quitté, vers 19 heures, ladite boutique qu’ils construisaient, aucun plant n’était visible. Quelle grande fut donc leur surprise, en découvrant, au petit matin, un arbre qui avait poussé, dans un coin, et dont la tige atteignait, déjà, une hauteur de deux mètres ! Aussitôt informé, le propriétaire des lieux leur avait ordonné d’arrêter le chantier, supputant, en ce phénomène, quelque chose de surnaturel. Mausolée d’un saint homme ? Place hantée par quelque djinn ? Farce d’un plaisantin ? Les spéculations n’ont cessé, depuis, d’aller bon train. Ce qui est sûr, c’est que cette construction est devenue la destinée quotidienne de dizaines de curieux de tous bords. Elle se trouve au sud du prolongement de la route, après le carrefour Kandahar. Avis aux amateurs ! Et si l’un d’entre eux identifiait l’espèce du végétal en question, nous lui serions gré de nous en informer au journal…
Mosy