Le gouvernement mauritanien tire plus de 50% de son budget des revenus engendrés par le surplus issu de la chute du cours du pétrole sur le marché international. Le journal Akhbar.info, qui a publié la semaine passée une enquête fouinée sur le dossier, documents et diverses autres données à l’appui, comme l’arrêté, conjoint entre plusieurs ministères, fixant le prix des hydrocarbures, a fait cette révélation fracassante.
Selon les révélations du journal, la différence entre prix d’achat sur les marchés internationaux et prix de vente en Mauritanie permettrait, plus précisément, de gagner, annuellement, 233 097 200 000 UM, soit 55% du budget national qui a atteint, pour cette année 2016, 422 093 695 000 UM. Toujours selon Akhbar.info, la Mauritanie serait passée de la subvention des hydrocarbures, en 2009, à l’engrangement de substantiels profits en 2015. En 2009, l’Etat subventionnait les hydrocarbures à hauteur de 100 UM/l ; puis 47UM/l, en 2011 ; comme l’a déclaré le président Mohamed ould Abdel Aziz, au cours de l’émission « Liqa Ecchaab », organisée au palais des congrès de Nouakchott. Aujourd’hui, le gouvernement gagne 236 UM sur chaque litre importé, pour une quantité annuelle de 850 000 tonnes métriques (Une tonne métrique = 1162 à 1176 litres, suivant la densité du mazout). Le gasoil représente la part du lion de cette masse : 561 000 tonnes (66% en tout), alors que l’essence en constitue 27% (229 500 tonnes) et le kérosène 4% (34 000 tonnes). Selon le journal, le prix d’achat initial du litre est 112 UM. S’y ajoutent 8 UM de frais bancaires, 106 UM de frais fiscaux et de douane, 1 UM de subvention à la Commission des hydrocarbures, 1 UM de subvention à la Société Nationale du Transport Public (SNTP) et 17,6 UM pour les sociétés d’hydrocarbures. Chaque station de pompage dispose d’une marge bénéficiaire de 8 UM, et le transport du produit à l’intérieur du pays, 1 UM. Les profits du gouvernement atteignent, au cumul de tous les impôts, 130 UM/l. Rappelons, ici, que le litre de gasoil (produit le plus utilisé au pays) coûte 384,6 UM à la pompe, à Nouakchott, et peut atteindre jusqu’à 392 UM en certaines villes de l’intérieur. Le gain sur le seul gasoil rapporte, au gouvernement, 153 844 152 000 UM. La SNTP et la Commission des hydrocarbures touchent, chacune, 987 700 000 UM, chaque année.