Fugueuses
Loin du monde et, peut-être de ce fait, conservatrice de nature, notre société ignorait nombre des phénomènes négatifs propres aux multitudes. Elle commence malheureusement à les découvrir. Il est ainsi devenu banal qu’une jeune fille disparaisse de chez ses parents, quelque temps, avant de revenir comme si de rien n’était. Certaines fuguent pour passer des moments avec leurs copains. D’autres pour contracter mariage avec un prétendant que leurs parents refusent. On cite également le cas d’une fille d’Arafat qui disparut une journée entière, avant de réapparaître, le soir, couverte de graffitis. Elle déclara avoir été kidnappée par des militants d’IRA mais l’enquête ne put rien prouver en ce sens.
Il y a deux semaines, deux jeunes filles disparaissent, à leur tour, du quartier d’Arafat où elles habitent. Ces mineures ont quitté leur domicile familial respectif pour aller à l’école et n’en sont point revenues. Après de vaines recherches, on finit par alerter la police et des avis de recherche sont lancés. Les quatre commissariats de polices d’Arafat dépêchent leurs limiers partout dans la zone. Aucune trace des disparues. Le Commissariat spécial de la police judiciaire (CSPJ) entre alors dans la danse. Des agents de la fameuse BRB entament illico leurs investigations et investissent, le samedi 26 Mars, vers vingt heures, des appartements de location non loin du fameux carrefour Bakar. Dans l’un d’eux, un jeune homme en compagnie de deux jeunes filles. Le groupe suspect est immédiatement conduit au CSPJ. Après audition, il s’avère qu’une d’entre elles est une des fugueuses. La Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) a ordonné le transfert du trio au commissariat d’Arafat 2 où se trouve le siège de la DRS Nouakchott-sud. On a attend la suite…
Soum-soum à gogo
Sebkha est une zone à forte délinquance. Un nombre important de ressortissants de divers pays d’Afrique noire s’y adonnent à des activités illicites. C’est ainsi que fut importé, en 1992, le fameux soum-soum. Cet alcool fort, préparé localement ne coûte pas cher, au grand « bonheur » des alcooliques. Des ghanéens en furent les pionniers, tant dans la fabrication que la distribution, avant de se voir supplantés par des bissau-guinéens, à partir de 2002. Actuellement, deux cartels tiennent le pavé de Nouakchott. Tous deux dirigés par deux bissau-guinéennes, Antoinette Jackindy et Rose Nuncio, véritables maîtresses d’un trafic mené à la barbe et au nez de la police. Ces deux dames de fer ont connu chacune la prison et l’expulsion, sans que cela les oblige, en rien, à cesser leur dangereux commerce. Après avoir conquis tous les quartiers de la capitale, les ramifications de leurs réseaux commencent à s’étendre dans l’intérieur du pays. Chacune de ces caïds dispose, sous ses ordres, de dizaines d’hommes et de femmes, de différentes nationalités. Pour contrer les descentes de police, elles ont réussi à monter des distilleries mobiles, embarquées à bord de camions-frigos et autres bus. Résultat des courses : les ivrognes pullulent à Sebkha et El Mina.
Deux évadés de la prison de Dar Naïm repris, un autre officiellement relâché
Dans les colonnes de notre édition passée, nous informions que treize des quarante-trois évadés de Dar Naïm échappaient encore aux filets de la police. Ils ne sont plus que onze, désormais. Il y a deux jours, les forces de l’ordre en ont, en effet, coincé deux de plus, dans la banlieue de Kiffa où l’on en avait déjà repris un, dans les premiers jours suivant la spectaculaire évasion. Signalons, enfin, que le fameux Ali ould Tweïliya, évadé puis repris, a été de nouveau relâché, officiellement cette fois, après avoir obtenu sa liberté provisoire.
Mosy