Réagissant au discours « consacrant le dernier acte de la comédie de mauvais goût de l’élection présidentielle du 21 juin 2014 », le mouvement Touche pas à ma Nationalité, tendance Alassane DIA, a fustigé la « fuite en avant du Président Mohamed Ould Abdel Aziz». Selon TPMN, " Ould Abdel Aziz a encore une fois fait preuve de sa mauvaise foi quant au règlement définitif des questions qui minent l’unité et la cohésion nationales et qui menacent l’existence même de notre pays." Mohamed Ould Abdel Aziz répète, en effet, à qui veut l’entendre qu’il a mis en œuvre « ces cinq dernières années une politique d’éradication des séquelles de l’esclavage et de renforcement de la cohésion sociale par le règlement du passif humanitaire [et que] le dossier des déportés a été bouclé ».
TPMN apporte une précision de taille : « Il n’est nul besoin de rappeler que le pardon et la réconciliation des cœurs ne se décrètent pas et qu’on ne peut prétendre à un vivre ensemble harmonieux entre nos différentes communautés dans le déni de la vérité et de la justice. Or le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, fidèle à l’idéologie raciste et esclavagiste du système qui régit la vie nationale, continue à nier l’évidence de la tentative de génocide initiée contre les négro-mauritaniens pendant les années de braise en la réduisant en un simple accident de parcours ayant conduit à des violations, certes graves, des droits humains mais que l’on peut rayer d’un trait à coups de réparation financières. La preuve la plus éloquente de cette réconciliation impossible est la non-abrogation de la fameuse et scélérate loi 93 – 23 du 14 juin 1993 qui soustrait les auteurs de la tentative de génocide à toute possibilité de poursuite devant les tribunaux du pays. C’est dire que, contrairement aux allégations du Président, le dossier du passif humanitaire, pour reprendre l’appellation hypocrite consacrée, est loin d’être clos ».
Relativement au dossier des déportés, rapatriés du Sénégal et devenus réfugiés dans leur propre pays, TPMN rappelle que : « la marche de la dignité qui les a conduits de Boghé à Nouakchott a mis à nu les mensonges de l’Etat quant au règlement de la question et exposé aux yeux de l’opinion nationale et internationale le calvaire dans lequel les confine le système ».
Le Président Aziz dans sa fuite en avant continue à nier l’existence de l’esclavage qu’il réduit à de simples séquelles alors que des cas avérés sont sans cesse découverts et mis sur la place publique par des ONG de défense des droits de l’homme, poursuit le communiqué.
« Non content de décréter le règlement de toutes ces questions épineuses, le Président Ould Abdel Aziz profère des menaces à l’endroit de ceux-là même qui n’ont d’autre tort que de réclamer une citoyenneté pleine et entière pour l’ensemble des fils du pays au-delà de leur appartenance ethnique, tribal ou autre », s’indigne TPMN.
Touche pas à ma nationalité rappelle que « les pratique racistes et communautaristes dont parle le Président sont bien du côté du régime qui continue à diviser les Mauritaniens en consacrant l’impunité par la protection et la promotion des criminels des années de braise».
En outre, TPMN rappelle également qu’aucune cohésion nationale n’est possible tant que la date du 28 novembre censée marquer l’accession de la Mauritanie à la souveraineté internationale souillée par le sang des martyrs sacrifiés sur l’autel de la bêtise (in)humaine n’aura pas été totalement réhabilitée par le règlement juste et définitif de la question du génocide.
"Nous rappelons enfin qu’aucune cohésion nationale n’est possible que quand une grande partie de la population continue à être exclue de l’Etat-civil national pour délit de faciès ", conclut le communiqué.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».