Un jeune homme poignarde son père
La localité d’Adebay M’bout fait partie, comme tant d’autres, d’une zone connue sous le nom de « Triangle de la pauvreté ». Le taux de scolarisation y est très bas. La pauvreté y bat son plein et l’on préfère envoyer ses enfants aux champs plutôt qu’à l’école ou à la mahadra. Ce qui fait qu’une culture de violence et de désobéissance s’est ancrée chez certains d’entre eux, jusqu’à les transformer en délinquants et criminels.
L’autre jour, un vieil homme de la localité a failli perdre la vie, suite à une altercation avec un jeune de dix-huit ans. Pas un inconnu, ni même un voisin : son propre fils, hélas. Le père lui avait, à plusieurs reprises, ordonné de ne plus fréquenter telle bande de ses camarades. Depuis qu’il les côtoyait, le jeune homme n’acceptait plus de travailler ni de rendre un quelconque service à sa famille. La dernière réprimande paternelle l’aura vu « péter les plombs » : dégainant son couteau, le voilà à tenter de poignarder son géniteur ! Apparemment expérimenté, le vieux a heureusement su esquiver le coup, en s’inclinant de côté. Le couteau ne l’a donc que légèrement blessé. Mais assez pour le pousser à se rendre directement à la brigade de gendarmerie, y porter plainte et voir le coupable arrêté.
Le meurtre de Tevragh Zeïna est dénué de tout fondement
Certains, parmi les sites d’informations, ne prennent plus la peine de vérifier les informations avant de les publier. On colporte des rumeurs, en déni total de la déontologie de la profession. Facteur de discrédit, hélas, pour la presse indépendante, au grand soulagement de ses détracteurs.
La semaine dernière, un site d’informations qui se prétend crédible et respectable a publié, très tôt dans la nuit, une dépêche selon laquelle un mari toxicomane avait tué sa femme de sang-froid à Tevragh Zeïna. Reprise par d’autres sites en quête de sensationnel – certains ont même prétendu connaître les noms des protagonistes et se réservant le droit de les publier ! – la nouvelle a beaucoup inquiété l’opinion publique. Alerté par ces mêmes canaux, Le Calame a immédiatement pris contact avec ses sources d’information, auprès des trois commissariats de Tevragh Zeina qui ont, tous, déclaré n’être au courant d’aucun meurtre cette nuit-là. Puis nous avons contacté le Commissariat Spécial de la Police Judiciaire (CSPJ), censé être informé de tout nouveau crime à Nouakchott. Là encore, chou blanc sur toute la ligne. Certains sites crédibles nous ont alors contactés, espérant en savoir plus et nous leur avons fait part de ce que tout portait à croire en l’inanité de ladite rumeur. Opinion confirmée, deux jours plus tard, par un communiqué de la Direction Générale de la Sûreté Nationale démentant, définitivement, l’information tant relayée.
Cambriolage à Arafat
Arafat a connu une période de paix et de calme, les semaines passées. L’effort sécuritaire poursuivi par la Garde s’est révélé efficace. Les pickpockets et voyous qui sévissaient, dans les rues, très tôt la nuit, n’osent plus mettre le nez dehors, de peur d’être raflés. Les cambriolages ont cessé, au grand soulagement des habitants. Du crépuscule à l’aube, les voitures de la Garde patrouillent, raflant des dizaines de suspects et autres.
Mais, il y a quelques jours, au quartier Poteau 10, une famille s’est endormie, en oubliant de fermer les portes du garage de leur villa. Aubaine inespérée, pour les cambrioleurs. Pénétrant dans les lieux avec leur véhicule, ils ont pillé la maison, avant de repartir sans être inquiétés. Un jeune homme qui dormait dans le hall d’entrée s’est réveillé au moment où les malfaiteurs chargeaient leur butin mais, « transi de peur », a-t-il expliqué, il s’est bien gardé de jouer au héros. Moralité : la Garde veille mais veillez, tout de même, à ne pas faciliter la tâche aux voleurs !
Treize des évadés courent toujours
Comme nous l’avons relaté à plusieurs reprises, la prison civile de Dar Naïm a connu, il y a quelques semaines, une grande et spectaculaire évasion. Quarante-trois prisonniers ont pris le large, au nez et à la barbe des gardes dont certains suivaient un feuilleton TV, alors que d’autres priaient. La traque n’a pas tardé et l’on a commencé à les recueillir, individuellement ou par petits groupes. Les meneurs de l’évasion – le fameux Saïd Sarr et ses complices – furent repris dès les premiers jours. Et ainsi de suite, jusqu'à la semaine dernière : un dangereux récidiviste a pu rejoindre Kiffa ou il a été repris ; les assassins de la petite Zeynabou ont été, eux, coffrés à Dar Naïm, en compagnie d’un autre évadé ; certains se sont rendus de leur plein gré... Mais, depuis dix jours, aucun des treize restants n’a pu être repéré. On pense qu’ils pourraient se cacher dans des brousses lointaines, voire des pays voisins, comme le Sénégal ou le Mali.
Rappelons que l’ancienne prison civile de Dar Naïm fut le théâtre de plusieurs évasions dont deux par voie souterraine. Des prisonniers avaient passé des semaines à creuser un tunnel. C’est ainsi qu’Amadou Issa Sy et Modou Diop, les redoutables bandits sénégalais qui avait tué Moctar ould Sidi, pauvre marchand de devises, avaient réussi à fuir. Repris aux environs de Wad Naga, ils s’étaient évadés un seconde fois en 2008. On ne les a, depuis, plus jamais revus. Sans doute ont-ils réussi à quitter le pays.
Mosy