Si c’est de cela qu’il s’agit, nous dirons que c’est une double prise de conscience. D’abord, en ce sens que l’opposition a, enfin, décidé d’aller à la conquête de l’EST, ce réservoir électoral, jadis acquis aux différents régimes qui se sont succédés dans le pays ; ensuite, parce que les populations de ces contrées lointaines, aspirent, elles aussi, au changement.
Et c’est de bonne guerre, que chacun aille cultiver ce qu’il voudra récolter demain. En réponse à la nouvelle ère de changement de mentalités des populations, qui s’annonce.
Les populations de l’Est, qui ont répondu massivement aux meetings organisés par le FNDU, dans les différentes capitales régionales, annoncent au moins un recul, si ce n’est un désaveu des politiques du gouvernement, qui ne répondent pas aux équations posées en termes de priorités, pour la solution des problèmes posés.
Lesquels problèmes restent d’abord, d’ordre socio-économique crucial, liés à la cherté de la vie, en vue d’assurer la survie quotidienne et, disposer d’eau, d’électricité, d’infrastructures scolaires et sanitaires, pour mieux se fixer dans leurs fiefs respectifs. Il s’agit là d’un minimum requis que l’Etat doit mettre à la disposition des populations, sans en attendre, nécessairement, une reconnaissance de la part de ces dernières.
C’est tout simplement le droit des populations sur l’Etat, et le devoir régalien de ce dernier, vis à vis des populations. L’inscrire sous un autre créneau, émane d’irresponsabilité politique et morale, envers son peuple. C’est une surenchère.
Ces populations courageuses, ayant des outils de changement, qui sont des atouts naturels, constituent l’un des supports de ce peuple, tant par la démographie, l’histoire et la géographie. Elles ont la lourde responsabilité et le devoir de le libérer des chaines centrifuges qui le fixent dans l’inertie. Elles doivent participer, activement et massivement, à l’avènement du changement, et pourquoi pas le provoquer? Elles auront simplement besoin d’assistance en matière d’orientation et d’encadrement.
Quand, aujourd’hui, elles ont tourné le dos à la pression infernale de l’administration et ses éternels acolytes, aux ministres circonstanciels, c’est parce qu’elles ont choisi d’aller de l’avant, sans loucher, à fortiori, regarder derrière, rejoindre les meetings de l’opposition. Et le plein étant fait, rien ne sera plus comme avant.
Ces régions, à l’instar de la plupart de celles de l’intérieur, depuis l’indépendance à ce jour, n’ont pas beaucoup changé, parce que tout simplement et logiquement, les décisions se prennent sans leur association. Leur développement souhaité est lié à leur participation dans la décision, mais une participation pleine et active. Personne ne le fera à leur place.
Les parlementaires désignés et autres élus, négocient autre chose, des avantages, des prébendes. Les ministres et hauts cadres nommés exécutent des décisions pré établies, sans aucune marge de pouvoirs.
Et l’administration restera toujours l’administration, loin du citoyen, avec l’esprit des Structures d’Education de masses, celui du PRDS, de ADIL et aujourd’hui de l’UPR, de celui qui viendra demain, et ne semble pas accepter le triomphe de la raison, voire de l’Etat de droit. Et pourtant, les populations prennent conscience que l’inféodation, à ces différents régimes, n’a pas avancé le pays d’un iota, en termes de développement, et que par conséquent, il faut libérer les énergies, en scrutant d’autres cieux, notamment, celui du changement.
Devrons-nous rester soumis et incapables de décider de notre sort ? Ou nous atteler à conscientiser les populations, cette prise de conscience sans laquelle, aucun changement souhaité et souhaitable, ne peut aboutir?