La confédération libre des travailleurs de Mauritanie (CLTM) a organisé, ce jeudi 25 février, à l'hôtel Chiguitti Palace, un atelier de restitution des activités de son projet de lutte contre les pratiques de l’esclavage.
Démarré en 2013 pour une durée de 2 ans, ce projet est financé par l'Agence espagnole de coopération internationale et du développement (AECID). Il est arrivé à terme à la fin de l’année 2015.
Pendant 3 jours, les 25 participants dont les coordinateurs régionaux de la CLTM, venus des wilaya de Nouakchott et de l’intérieur du pays vont suivre deux exposés portant sur l’impact syndical et l’impact social de ce projet.
Ouvrant les travaux de cet atelier, le secrétaire général de la CLTM, Samory Ould Beye s’est félicité de la présence à ses côtés du coordinateur de l’AECID dont l’action a permis à son organisation d’atteindre ses objectifs. Des objectifs relatifs, indique-t-il, au renforcement des capacités des cadres et militants de la centrale syndicale, mais aussi d’autres acteurs de la lutte pour la défense des droits de l’homme et de simples citoyens.
Le projet a permis de renforcer les capacités des cadres et adhérents de la confédération, à travers 9 ateliers de formation et 3 vastes campagnes de sensibilisation dans toutes les régions du pays, ce qui a permis de toucher des centaines de personnes. Profitant de cette occasion, Ould Beye a épinglé l’inconséquence de la politique gouvernementale qui, en dépit d’un arsenal juridique criminalisant l’esclavage, s’obstine à refuser de le faire appliquer, une attitude contraire aux principes et conventions internationales contre la discrimination et les pratiques de l’esclavage. Une attitude qui met en mal l’unité nationale du pays et sa cohésion sociale, observe le syndicaliste. Après avoir loué l’appui de l’AECID, le secrétaire général de la CLTM a exprimé son souhait de voir se renforcer et se consolider le partenariat entre les deux institutions.
Auparavant, le coordinateur de la coopération espagnole, arrivé il y a seulement quelques mois en Mauritanie, s’est réjoui de se retrouver avec les cadres et militants de la CLTM qui ont participé à la mise en œuvre du projet de lutte contre les pratiques de l’esclavage. Le diplomate espagnol a salué les efforts déployés par la CLTM grâce à l’appui de l’AECID et a souhaité que les participants sortent de ces 3 jours de discussions avec des recommandations pertinentes en vue d’envisager de poursuivre la coopération avec la confédération libre des travailleurs de Mauritanie afin de l’aider à atteindre ses objectifs de lutte contre les pratiques de l’esclavage.
Interrogé en marge des travaux de cet atelier, le coordinateur du projet, Dr Moctar Ould Mokhatir, a d’abord remercié la coopération espagnole pour son appui généreux, sa constance et son suivi de proximité ; il a ensuite a indiqué que le projet de lutte contre les pratiques de l’esclavage a connu un franc succès. Il a permis, non seulement à la CLTM de bénéficier d’un appui institutionnel important lui facilitant le travail, mais aussi et surtout de renforcer les capacités de ses cadres et adhérents grâce à des ateliers de formations et des campagnes de sensibilisation sur les techniques de dénonciation et d’interpellation sur les pratiques de l’esclavage, sur les méthodes de communication, sur l’arsenal juridique incriminant cette pratique abjecte, obstacle à l’unité nationale et à la cohésion sociale.
Au terme des trois jours de débats, à travers des travaux de groupes, les participants formuleront des recommandations.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !