Je vais dire une bêtise. Je peux ? Vous permettez ? Alors, la voici, ma bêtise : Le ministère de la Communication et des relations avec le Parlement. D’abord, je ne sais pas comment les spécialistes des organigrammes ont pu trouver l’astuce de rattacher la communication avec les honorables députés. Peut-être que pour dire n’importe quoi, sur n’importe quoi, n’importe comment, la majorité fait inviter certains députés sur les plateaux des télévisions privées. Mais, bon, vous savez, les Mauritaniens ne sont pas cons. Personne ne peut plus les tromper. Ils voient, maintenant, les Mauritaniens. Ils savent qui les aime et qui ne les aime pas. Heu, ce discours que certains continuent à tenir, heu, ça ne trompe plus personne. Cet homme est aimé de tous. El « khelta » (ô gens, en hassaniya), faites comme moi, il faut changer. Les choses changent, j’ai changé avec. PPM, CMSN, El heyakel, PRDS, APP, UPR et, d’avance, je vous dis que je suis dans ce qui vient. Tête de l’âne, mettez- moi dedans. Mort ou vif. Pas crise. Pas folie. Pas problème. Regardez, tout marche. C’est vous qui ne marchez pas. Pourtant, il y a les goudrons. On peut y courir dans tous les sens. Partout où l’on voudra. Ensuite, je ne sais pas d’où son Excellence Monsieur le ministre et ancien député tire ses informations. C'est-à-dire : qui l’informe ? Puisque, selon lui, la Mauritanie ne peut pas diminuer le prix du carburant. La raison en est simple : au Golfe, le prix de ce carburant a augmenté. Ne vous ai-je pas dit que j’allais proférer une bêtise ? Le ministère de la Défense et des Affaires politiques, de l’Intérieur et de la décentralisation et celui des Affaires économiques réunis. Comme ça, on aura cinq ministères en un. Simple à comprendre. Pour faire la politique, il faut une armée. Or c’est ici, en Mauritanie, qu’on peut travailler. A l’intérieur de chaque région. C’est pourquoi les forces armées générales sont décentralisées, via les régions militaires. Mais tout ça ne marche pas sans affaires économiques ou, en parler moins technocrate, sans argent. Ensuite, on aura présidence de l’Agriculture, de l’élevage, de l’environnement, de l’éducation, de la culture et des affaires étrangères. Tout ça en face du Bataillon de la sécurité présidentielle. Juste entre les deux murs. Le commerce, la pêche, le pétrole, les affaires islamiques, l’enseignement supérieur et autre peuvent coordonner leurs actions. Les affaires de commerce marchent bien dans les affaires islamiques. La pêche et le pétrole font habituellement bon ménage. Grosso modo, juste trois ministères. Comme ça on aura juste trois gros budgets. La mutualisation des efforts, de la prédation et de la malversation est très en vogue. Le monde avance, il faut avancer avec. Les prix augmentent. Faut pas acheter. Y a pas plus simple que ça. On peut vivre sans riz. Sans huile. Sans savon. Mais il y a pas d’argent ? Bah, on n’en meurt pas. La dèche ne tue pas. La tombée de la main, là, ça se gère. Quand ça monte, ça descend. On dirait que les Mauritaniens ne sont pas allés à l’école. C’est de la physique. Il faut feinter les commerçants. Quand ils augmentent le prix du riz, manger du mil et du maïs. Quand ils augmentent les prix de la viande rouge, faut manger la viande blanche. Quand ils augmentent le prix du sucre et de l’huile, faut faire un régime de bouillie sans sel, sans huile et sans sucre. Il faut savoir s’adapter. Mais comment ? C’est comme ça. C’est la meilleure solution. C’est l’argent qui achète tout. Ok. Il y a longtemps qu’on vit sans argent. Comment vivre sans riz, poisson ni viande ? Courage. En attendant que les budgets soient mis en place. Quatre cent milliards et des dizaines de milliards, ce n’est pas rien, dé ! Si chacun pouvait prendre ses ouguiyas chaque année directement. A lui de les gérer à sa façon. De les manger en Janvier ou d’attendre Décembre pour les claquer. Faites l’opération : quatre cent soixante-quinze mille milliards d’ouguiyas qu’il faut diviser, même inégalitairement, par six millions. En considérant qu’à eux seuls, le Président, les généraux et les ministres font deux millions et les autres Mauritaniens font quatre millions, c’est combien, s’il vous plaît ? Je ne sais pas. Mais quand même…. Salut.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».