Ould Moine : De l’eau dans son zrig

22 January, 2016 - 15:41

L’ancien tonitruant député du Rassemblement des Forces Démocratiques, Yacoub Ould Moine qui a fondé le nouveau parti Alliance Nationale Démocratique (AND) dont il devient président était mardi soir l’invité sur Al Wataniya de l’émission «Kelam vi Siyassa » qu’anime notre confrère Mohamed Ould Ameu. Pour ceux qui connaissent les sorties tapageuses très attendues de l’ancien député RFD qui ne ménageait pas le pouvoir et toutes ses institutions y compris les plus sensibles comme l’armée, le nouveau chef de parti semble s’être assagi. Alors qu’habituellement, grâce à des dossiers qu’il parvenait toujours à présenter avec lui, il fournissait des informations généralement très fondées, le brillant professeur de Mathématiques est redevenu un diplomate et un politicien qui pèse ses mots avant de répondre à n’importe quelle question. Par exemple sur le marché de l’aéroport de Nouakchott et l’implication des militaires en politique, le président de l’AND a déclaré au journaliste qu’il ne souhaite pas (plus) parler de ce qui touche à l’institution militaire. Nouvelle attitude. Par rapport à l’aéroport de Nouakchott, l’ancien député est resté dans les généralités, alors que d’habitude sur des questions de ce genre, ses minutieuses investigations lui permettaient toujours d’apporter des informations précises et inédites. Sur la gabegie, le raisonnement du jeune président trahissait beaucoup une prudence inhabituelle. Même si selon lui, la solution est d’activer le rôle des organes de contrôle. Pour lui, les rapports de l’Inspection Générale d’Etat sont truffés d’imprécisions parfois très élémentaires. Selon Yacoub Ould Moine, la Cour des Comptes peut constituer un excellent instrument de gestion et de suivi des biens publics. Sur les questions nationales de fond comme la problématique de l’esclavage, le président Yacoub Ould Moine est resté « ordinaire » en déclarant même que l’esclavage n’existe pas puisqu’en tout cas lui ne l’a pas vu et n’entend que ce que disent certaines organisations des droits de l’homme. Comme tous les autres responsables, Ould Moine croit fermement à l’importance et à l’urgence du dialogue politique entre tous les acteurs politiques nationaux afin de sortir la Mauritanie de la crise (le mot crise n’est pas de lui). De l’eau dans le zrig ou du zrig dans l’eau : C’est kif Kif .