« L’artiste mauritanien a tendance à se « victimiser » et cela doit cesser. Nous devons prendre nos responsabilités. Nous devrons nous engager dans un devoir de contribution à notre milieu », a soutenu Kane Limam dit Monza, représentant d’Arterial Network pour l’Afrique du Nord. Il s’exprimait en marge d’une formation tenue du 14 au 17 décembre dernier, à Nouakchott par la structure dénommée Artwatch Africa, programme d’Artériel Network, en collaboration avec l’association Assalamalekoum Cultures et ZAZA Productions avec le soutien du Ministère de la Culture et de l’Artisanat, en droits culturels, droits artistiques et droits de l’Homme. Assurée par une experte en droits de l’Homme, cette formation vise à renforcer entre autres les capacités des acteurs clés à :- Promouvoir de façon proactive et défendre les droits à la liberté d’expression créative. Et à surveiller les atteintes à cette liberté sur le continent et à mobiliser les institutions de soutien pour les artistes soumis aux contraintes et aux menaces. Enfin à faire du lobbying et développer un plaidoyer pour la liberté d’expression créative. Cette formation, première du genre, en Mauritanie, va impulser un véritable déclic afin d’outiller les participants (activistes, artistes et journalistes) à mener des plaidoyers et à une prise de conscience des droits des acteurs culturels.
Encourager la pensée créative
Le ministère de la Culture, qui a un rôle d’accompagnement et d’assistance, a des devoirs envers la communauté artistique : devoir d’orientation, de promotion, d’édification d’espace d’évolution de l’artiste par le biais de la mise en place d’infrastructures nécessaires et d’espaces culturels notamment une vraie maison de la culture, de lieux de répétition, d’exposition, de salles de cinéma. Dés lors, il reviendra, de l’avis de Monza, « aux artistes de proposer des programmes ou des projets ». Il s’agira ainsi de briser la glace et dans une action ultime de permettre à l’artiste de se lever et d’exprimer sa pensée créative et d’être un vrai pilier d’un développement équitable. Le MCA a mis, selon le rappeur et initiateur également de Assalamaleykoum hi hop, mettre un cadre propice à la création. C’est dans cette optique MCA doit accompagner les artistes dans la mise en place d’une société de gestion collective de défense des droits des activistes culturels afin de permettre une rémunération juste des artistes. Nous devrons copier mais aussi adapter dans le contexte mauritanien, a plaidé le «président 2la rupublik ». Monza a déploré le manque d’informations des artistes et leur méconnaissance de leurs droits se cantonnant ainsi dans un rôle d’éternels assistés. Ainsi, le projet de formation Artwatch Africa « peut aider à la prise de conscience des activistes culturels » par rapport à leurs droits. « En Mauritanie, assure-t-il, il s’agit juste de poser des actes concrets pour un développement équitable de la créativité artistique ».
Selon Monza, Artwatch Africa «met également en lumière les projets à travers une réflexion pour dynamiser la culture en Afrique et ce, par le canal des formations, des plaidoyers et la mise en place d’activités pratiques afin de valoriser la culture africaine », a-t-il souligné.
De son côté, l’activiste culturel algérien Malik Chaoui soutient que «le projet vise en outre à outiller les artistes, les journalistes et tous les acteurs culturels en vue de défendre leurs droits et jouer un rôle dans la société africaine. Il est important d’avoir une approche basée sur les droits humains. Car, ces formations, explique-t-il, pourront déclencher une réflexion en vue de changer les choses ou les mentalités par rapport aux droits des acteurs culturels ».
Abondant dans le même sens, la formatrice portugaise Simone Andrade indique que « ces formations constituent un processus pour connaître les droits des artistes ».
Synthèse THIAM