Que de pays africains ont signé le protocole les engageant à réaliser un certain nombre d’objectifs visant à les développer dans plusieurs secteurs socio-économiques à l’horizon 2015. Or, à quelques mois de l’échéance, quasiment aucun de ces pays ne pourra honorer ses engagements. Exceptionnellement, le Maroc a déjà en 2013 atteint tous ces objectifs. Beaucoup d’autres pays dont la Mauritanie marquent le pas à la place où ils se sont arrêtés pour parapher le document officiel des OMD. Des cérémonies faites tapageusement au cours de grandes rencontres souvent présidées par les plus hautes autorités nationales. Les rapports des différentes institutions internationales sont compromettants. La réalité sur le terrain l’est encore plus. Pour le cas de la Mauritanie, la situation des secteurs sociaux comme l’éducation ou la santé est éloquente. Les taux de pauvreté et de chômage sont édifiants et l’accès aux services de base constitue encore un véritable luxe dont ne se prévalent que quelques zones privilégiées. Naturellement quelque chose a été fait depuis les indépendances à nos jours. Mais la Mauritanie est encore loin d’atteindre le minima. Et ce ne sont pas les reportages suscités de la Mauritanienne (ex TVM) concoctés à la veille de l’investiture d’un certain président qui en prouveraient le contraire. Dans un pays où le système éducatif est des plus léthargiques, la couverture sanitaire est des plus aléatoires, le taux de pauvreté et de chômage sont des plus élevés de la sous région et où les habitants vivent avec moins d’un euro/Jour et par individu, il est évident que l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement est loin d’être réalisée. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz qui sera investi dans moins d’une semaine et son probable nouveau gouvernement doivent tenir compte de cette réalité et agir en conséquence.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».