A l’avant dernier conseil des ministres, toutes les modalités liées à la préparation du pèlerinage 2014 ont été discutées. L’éternelle commission nationale chargée d’organiser le Haj a été instruite de commencer ses «manœuvres » pour que les conditions de cette année soient meilleures que celles des années précédentes. L’indéboulonnable ministre des affaires islamiques, Ahmed Ould Neini, dans ses commentaires en marge du conseil des ministres, a promis la main sur le cœur que tout marchera très bien. Pourtant, malgré le même rituel depuis qu’il est à la tête du département (six ans), les fiascos se suivent et se ressemblent. Chaque année, le pèlerinage est entaché des plus grandes irrégularités tantôt liées au transport, tantôt à l’hébergement et tantôt au retour des Pèlerins dont des centaines passent parfois plusieurs semaines après les rites sans avoir les moyens de rentrer au pays. Au point que parfois des personnalités étrangères, apitoyées par le sort des pèlerins mauritaniens, décident de prendre en charge leur acheminement vers la Mauritanie. Des manquements dont sont entièrement responsables les commissions chargées d’organiser le Haj et desquels elles devraient normalement répondre. Non seulement, ces commissions partent sans que personne ne leur dise : « Vos visages sont rouges », mais en plus elles sont continuellement reconduites chaque année pour refaire les mêmes incongruités et entacher honteusement la souveraineté nationale. Cette année le quota de la Mauritanie a atteint 2269 pèlerins contre 10500 pour le Sénégal voisin. Normal puisque le Sénégal fait au moins trois la Mauritanie en termes de population. Mais ce qui n’est pas normal, c’est qu’alors que le pays de la Térenga n’envoie en tout que 150 missionnaires officiels, le pays des hommes bleus envoie plusieurs centaines dont certains sont membres de la commission médicale, d’autres de la commission de presse, d’autres envoyés sur la liste de la primature et d’autres sur celle de la présidence. Puis encore une autre petite liste complémentaire des officiels constitués des proches, des amis, des connaissances de quelques hautes personnalités civiles et militaires, des notables et dignitaires du parti en plus des fonctionnaires que chaque institution publique s’évertue à envoyer suivant les mécanismes les plus aléatoires. Cette année encore, les autorités chargées d’organiser le Haj ont promis que tout se passera bien. Les choses seront-elles meilleures que les années précédentes ?
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».