Les FNDU continue à jouer les prolongations pour répondre à la demande de rencontre avec Ahmed Salem Ould Bouhoubeyni formulée, depuis bientôt un mois par le monsieur dialogue du pouvoir, Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdhaf, ministre secrétaire général de la présidence. Les raisons de cette longue attente seraient liées dit-on au sein du FNDU à deux raisons principales. D’abord, les tractations qui se déroulent depuis, au sein du pôle politique du forum. Si presque la majorité des 11 partis de l’opposition sont favorables à la rencontre, le RFD et l’UNAD peinent à vaincre leur méfiance vis-à-vis du pouvoir, exigeant comme préalable un engagement écrit du pouvoir sur les différents points de la plateforme de l’opposition. Les expériences malheureuses du dialogue avec le pouvoir sont convoquées pour justifier le peu d’empressement du forum. Un forum qui devrait donner sa réponse définitive, il y a deux semaines déjà. Aux dernières nouvelles, le RFD aurait demandé un temps de réflexion pour aplanir les divergences en son sein. Le forum, qui ne voudrait pas aller au dialogue sans son unanimité donne le temps au RFD, cède ainsi aux caprices du principal parti de l’opposition. ‘’Le FNDU ne se presse pas également parce que tout simplement, explique l’un de ses membres, les attentes du pouvoir ne sont toujours pas claires’’. ‘’On peut bien accepter le principe de discuter de tout, sans tabous mais pour aboutir à quoi ; que le pouvoir ou la présidence nous dise clairement les soubassements de ce dialogue, qu’en attend-il pour qu’on puisse nous engager’’, ajoute un président d’un parti membre du forum.
En attendant, l’attitude du RFD commence à intriguer certains membres du forum. D’ailleurs, visiblement lassé, l’un des leaders s’exprimant sous le couvert de l’anonymat a laissé entendre que les choses ne peuvent plus continuer comme ça ; nous allons passer à la vitesse supérieure. Faudrait-il entendre par là que la décision de répondre se fera sans le RFD et l’UNAD? Un risque que le Forum ne voudrait pas courir en accordant un délai de réflexion au RFD.
Le forum attend aussi que le pouvoir s’engage clairement à reprendre le processus qu’il avait engagé avec l’opposition en mai dernier car il ne comprend pas, à ce jour, pourquoi le gouvernement a décidé unilatéralement de l’interrompre mais aussi et surtout de convoquer les journées de consultations préliminaires pour un dialogue inclusif et d’envisager de tenir, en octobre un dialogue sans l’opposition. Une erreur que le pouvoir voudrait redresser en demandant à rencontrer le nouveau président du FNDU, Ould Bouhoubeyni. Des manœuvres qui intriguent l’opposition et fondent l’optimisme des observateurs sur la finalité du dialogue que recherche le pouvoir. Un pouvoir disposant pourtant de tous les moyens pour « gouverner » jusqu’à la fin du mandant de l’actuel président de la République en 2019.
Pour certains, le président Aziz chercherait à embarquer son opposition dans un dialogue pour la consommation extérieure mais aussi pour s’aménager un sortie honorable, laisser un pays stable, mais entre les mains d’un « homme de confiance ». D’où les supputations sur son potentiel successeur : Ould Mohamed Laghdhaf ou Ould Ghazwani. Ould Hademine ne serait-il pas un 3e larron ?
L’opposition devrait, quant à elle, préparer l’alternance de 2019 et surtout éviter de s’embarquer dans une élection dont le résultat est faussé d’avance, comme elle a eu à le vivre par le passé.
Le silence de Messouad Ould Boulkheir et les démarches de la CUPAD
Après avoir tenté, à travers sa politique de compromis national intitulé « La Mauritanie d’abord » dont le but était rapprocher le pouvoir et l’opposition, le président de l’APP, Messaoud Ould Boulkheir est resté très discret depuis quelques temps, sans toutefois manquer de marquer sa différence, croit savoir l’un de ses anciens lieutenants, sur les démarche de la CUPAD, une coalisation rassemblant son parti (APP), celui de Boydiel Ould Houmeid, (EL WIAM), et celui d’Abdessalam Ould Horma (Sawab). Les observateurs ont constaté que l’ancien président de l’Assemblée Nationale n’a pas accompagné ses pairs dans leur tournée auprès des partis politiques de l’opposition mais aussi lors de leur audience avec le président Aziz. Après de longues vacances passées chez lui à Néma, le président d’APP a réitéré sa ferme conviction : « seul un dialogue inclusif, franc et sincère » pourrait sortir notre pays de la crise multiforme dans laquelle il se débat.
Du côté de la CUPAD, les résultats des démarches qu’elle entreprend se font attendre surtout depuis que le monsieur dialogue du pouvoir à demandé à voir le nouveau président du Forum, Ould Bouhoubeyni. En prenant son bâton de pèlerin, le président en exerce de la CUPAD, Abdessalam Horma affichait son optimisme, son initiative semblait avoir reçu l’aval du président de la République, les choses semblent se figer et se suspendre à la réponse du FNDU à l’invitation du pouvoir.
Reste maintenant pour les acteurs politiques, en premier chef, le président Aziz à trouver une formule consensuelle permettant à tous de s’asseoir autour d’une même table, de débattre, sans passion, avec dignité de tous les obstacles qui se dressent sur le chemin de l’émergence du pays : démocratie et bonne gouvernance, unité nationale (esclavage, passif humanitaire), ….Avant d’aller à des élections, il faudrait se donner une vision claire de l’avenir de ce pays. Quel pays voulons-nous construire ?
DL