L’Ouganda a dominé, ce samedi 19 juillet, la Mauritanie, par 2 à 0, dans leur antre du Nelson Mandela Stadium de Kampala, pour le compte de la manche aller du deuxième tour des éliminatoires de la CAN 2015. Brian Majwega, à la 49ème, et Geoffrey Massa, à la 70ème, ont placé les Cranes dans d’excellentes dispositions pour la qualification en poule. Les Mourabitounes qui ne sont pas parvenus à mettre au moins un but qui leur eût considérablement facilité la tâche, devront réaliser l’exploit, le 3 août, au Stade olympique. Les come-back de Sangharé, Diakité et, probablement, Guidilèye Diallo, parviendront-ils à inverser une situation fort compromise et éviter la désillusion ? Décimée par une cascade de suspensions, blessures, forfaits et exclusions, la sélection mauritanienne n’a pu déjouer le scénario mis en branle par le staff ougandais. Grâce à une attaque à fond les manettes, les Cranes ont exercé une pression constante, mais longtemps stérile, face à une défense mauritanienne bien en place durant la première mi-temps. Comme à leur habitude, c’est au retour des vestiaires que les protégés de Neveu ont craqué, sous les coups de butoirs des attaquants ougandais.
Touché par les nombreuses critiques de la presse nationale, Souleymane Diallo, notre gardien de but, a sauvé, durant toute la première mi-temps, plusieurs situations de but, tandis qu’Abdoul Ba, associé, dans l’axe, à l’ancien Bilal Sidibé, abattait un énorme travail. Yacoub Fall et Demba Sow tenaient leur rang. Au milieu de terrain, Khassa Kamara, Moussa Bagayogho et El Hacen Ould Id, ont fait du très bon travail devant les gros gabarits ougandais. Et, en attaque, le tandem Adama Ba et Moulay Ahmed « Bessam » posaient quelques problèmes aux défenseurs adverses. On espérait. Mais, au retour des vestiaires, les joueurs mauritaniens ont commencé à montrer les premiers signes de fatigue devant la pression offensive des locaux. Physiquement à court, ils avaient du mal à suivre le rythme imposé par les Ougandais, visiblement mieux préparés. L’ouverture du score, trois minutes après la reprise, incitait Patrice Neveu à procéder aux premiers changements. A la 53ème, il faisait entrer Ely Cheikh Ould Voulani, dit Eto’o, à la place d’El Hacen Ould Id, afin d’apporter du punch à l’attaque, en compagnie d’Adama Ba et de Moulay Ahmed. L’espoir d’un match nul paraissait raisonnable. A la 61ème, second changement, avec l’entrée d’Amr Samb, à la place de Bilal Sidibé, joueur du FC Redon (France).
Mais ces changements n’apportaient rien et les joueurs mauritaniens, poussés dans leurs derniers retranchements par les Ougandais, subissaient de plus en plus la pression. 1 à 1 aurait été un excellent résultat. 1 à 0, entretenait un solide espoir. Mais vint la 72ème et Geoffrey Massa, virevoltant depuis le début de la rencontre, inscrivait le deuxième but de son équipe. Il restait dix-huit minutes aux protégés de Neveu pour inscrire le fameux but à l’extérieur qui change tout. Ils n’y parviendront pas et les chances mauritaniennes de se hisser dans les poules sont désormais compromises.
Cette défaite incombe à Patrice Neveu, coupable de faute professionnelle lourde. S’arcboutant sur une volonté têtue de maintenir, depuis des lustres, un groupe limité, sans concurrence notoire, et persistant dans de récurrentes erreurs de casting, le technicien français dévoile ses carences au grand jour. S’entêtant à convoquer des joeuers qui ne jouent pratiquement pas, Neveu a maintenu une sourde guerre envers un gros potentiel de footballeurs aspirant à s’épanouir au sein du onze national.
Une bémol cependant, dans cette critique. Privé de six titulaires pour le match en Ouganda – Oumar N’Diaye (Luzenac), Abdoulaye Sangharé, Ismail Diakité (Hammam Lif) suspendus, Mamadou Wade (F.C Nouadhibou) blessé, Diallo Guidilèye (Limassol) retenu par son club et, enfin, Dominique Da Sylva (Zamalek) non convoqué – Patrice Neveu n’a pas été gâté par la conjoncture. Il devrait pouvoir récupérer les absents au match retour. « Tout reste possible et nous allons tirer rapidement les leçons de notre défaite à Kampala, pour mieux préparer notre revanche », a déclaré Patrick Neveu à l’issue de la rencontre. Les Mourabitounes vont-ils nous offrir un remake du France-Ukraine de l’an dernier ?
Tout reste possible, mais les Ougandais ont pris une sérieuse option sur la qualification.