Le débat fait rage en Afrique et ailleurs. En prélude aux élections à la FIFA en 2015, Sepp Blatter, l’actuel président, a jeté un pavé dans la mare, en laissant entendre qu’il voulait plus de places pour l’Afrique et l’Asie, en Coupe du monde. Dans les colonnes de Fifa Weekly, le nouveau magazine de l’institution, il déclare : « La Confédération Africaine de Football rassemble, en tout, 54 associations-membres. Elle ne compte, pourtant, que cinq représentants en Coupe du Monde, ce qui me semble très peu. Tant que la situation n’évoluera pas, les sélections africaines ne remporteront, peut-être jamais, un titre intercontinental. Il faut se contenter de progrès sportifs, ici ou là. Nous devons mettre un terme à cette situation, car l’égalité des chances doit être la priorité de tous les acteurs du sport de haut niveau ».
Puis Michel Platini, président de l’UEFA, est revenu sur le sujet, en suggérant que le nombre d’équipes passe de 32 à 40. Simple volonté de réparation de ce qu’on peut considérer comme une injustice à l’endroit des continents africain et asiatique ? Pour la petite histoire, rappelons que le premier élargissement de la représentation africaine fut dû à un mauritanien. C'était lors du congrès de la FIFA, à Mexico, en 1986, où l’on adopta « l’amendement Ould Mah ». Grâce à lui, l'Afrique fut désormais représentée, en Coupe du Monde, par cinq équipes, au lieu de trois. Le dynamisme et le sens élevé des responsabilités d’Oud Mah, alors président de la fédération mauritanienne de football, avait fait merveille, dégageant une majorité, en faveur de son amendement d’une proposition du bureau exécutif de la FIFA. Celui qui fit le décompte des voix n’était autre que monsieur Blatter, alors secrétaire général de l’institution. Le lendemain, le célèbre quotidien ivoirien « Fraternité Matin » (Frat'mat) titrait en manchette : « L'honneur du football africain défendu, à Mexico, par Ould Mah ».