Dans l’euphorie de son numéro 1000, Le Calame vient de souffler ses vingt deux bougies, offrant en même temps une image où la fierté légitime d’avoir surmonté les difficultés de naissance en milieu hostile, côtoie en permanence les doutes de pouvoir survivre à ses aléas.
D’un projet, né de la volonté de débusquer la dictature dans ses nuances en demi-teinte démocratique, Le Calame s’est très tôt érigé en outil performant de réponses aux multiples questions introduites par la Baule dans le tout nouveau schéma de rapports France-Afrique.
Son rejet systématique de la complaisance ambiante et son refus de collaborer avec les différents régimes en sont la parfaite illustration et se trouvent être, par ailleurs, l’explication de son « retard » dans la compétition, qui a vu se transformer en ‘’quotidiens’’ l’ensemble des tabloïds du pays, moins l’Eveil Hebdo.
Vingt deux ans dans la vie d’une nation ne représentent certes pas grand-chose, mais dans celle d’un média écrit et se trouvant, de surcroît, pris au piège de l’effervescence du numérique, c’est toute une carrière pour les hommes et…une longue histoire qui perd au fil des temps, ses relents de rêve.
Dans le cas de Le Calame, ce fut une folie, une aventure inédite où l’engagement et la persévérance étaient restés à la mesure des défis et des enjeux historiques, mis en relief par la grandeur et l’originalité de l’œuvre.
Ce fut aussi et surtout une équipe qui a prouvé, qu’au-delà du devoir, le courage et l’esprit de sacrifices chez le journaliste, procèdent avant tout du refus d’observer les limites que le pouvoir et les moyens de l’Etat opposent toujours à l’exercice des libertés individuelles et collectives.
M.S.Beheite