La délégation mauritanienne est rentrée bredouille des 11ème Jeux Africains (tenus du 4 au 19 Septembre 2015 à Brazzaville, en République du Congo). Comme il fallait s’y attendre, aucune médaille glanée. Des résultats catastrophiques, à la mesure des petites ambitions affichées au départ. La mauvaise organisation de notre participation n’était pas faite pour motiver nos sportifs. Rien à voir avec celle aux Jeux de Maputo, quatre ans plus tôt, conduite de main experte, par le Comité National Olympique et Sportif Mauritanien (CNOSM) qui avait su éviter les couacs. Pour Brazzaville, ce sont les représentants du ministère de la Jeunesse et des Sports qui ont « géré » la participation et ce ne fut pas sans accroc.
La délégation mauritanienne s’est rendue en deux vagues à Brazzaville, l’une par Casablanca, l’autre par Dakar. La délégation, composée de plus d'officiels (notamment le secrétaire général et le conseiller technique chargé des sports) que d'athlètes est arrivée trop tard dans la capitale congolaise pour participer à la cérémonie d'ouverture, moment-clé de l'évènement. Ce sont cinq membres de la colonie mauritanienne qui ont défilé, grâce au feu vert du consulat local de Mauritanie, aux côtés du seul sportif qui avait pu rejoindre à temps Brazzaville. La catastrophe – un seul sportif défilant pour son pays, dans une enceinte bondée et sous les projecteurs des caméras – aura donc été évitée de justesse.
Deux athlètes (un garçon et une fille), un karatéka, un taekwondoïste, un judoka et leurs entraîneurs. En taekwondo, le représentant mauritanien a, après avoir décroché une victoire contre un sud-soudanais s’est vu éliminer, lors de son deuxième combat contre un tchadien. Il a fallu faire des pieds et des mains, pour obtenir une participation de nos budokas. Les confédérations africaines de karaté et de judo y avaient mis leur veto, en raison des arriérés de cotisations accumulées, des années durant, par les fédérations mauritaniennes de ces deux disciplines. D’intenses tractations seront menées, des heures durant, pour fléchir les décisions des instances africaines. Le chef de la délégation mauritanienne, Ahmed ould Beybenni par ailleurs directeur général des sports, et le vice- président de la fédération de judo finiront par prendre de « fermes » engagements de s’acquitter, « incessamment », des arriérés de cotisations. L’image du pays s’en est, une nouvelle fois, retrouvée fort écornée.
Thiam