Mooyto koota ou rapatriés volontaires du Sénégal ont décidé de s’organiser en une structure permanente à l’image des autres groupements du passif humanitaire des années 89/91. L'objectif est de défendre leur droit.
Les membres de ce groupement ont tenu, le samedi dernier, l'assemblée générale constitutive au siège de COVIRE que préside Sy Abou Bocar.
Au cours de cette rencontre, le président de ce collectif a exhorté les membres à unir leur force pour défendre leurs droits de rapatriés volontaires. "Définissez clairement vos objectifs et mettrez-vous au travail, nous allons vous accompagner", a indiqué Sy Abou.
Cette assemblée générale constitutive intervient après des rafles et expulsions de citoyens ne disposant pas de papiers d’état civil. Or, rares sont des membres de mooyto koota disposant de ce sésame. Pour répondre à l’inquiétude des membres de Mooyto Koota, COVIRE a décidé de leur fournir des cartes de membres leur permettant de circuler en toute quiétude, a indiqué Sidibé Abou, secrétaire général du collectif des victimes de la répression militaire.
En effet, les rapatriés volontaires sous le régime de Ould Taya n’ont bénéfcié d’aucun geste de l’Etat, ce sont des oubliés du passif humanitaire. Leur cas n’a été évoqué ni pendant les journées de concertation de 2006, ni lors du règlement du passif humanitaire décidé sous le magistère de Sidi Ould Cheikh Abdallah.
La décision de s’organiser pour défendre leurs intérêts vise donc à sortir Mooyto Koota de l’oubli. Pour cela, le groupe entend organiser avec l’appui de COVIRE, une campagne de sensibilisation à Nouakchott et à l’intérieur du pays et un lobbying auprès des structures de l’Etat et des partenaires internationaux. Un bureau de 17 personnes a été mis sur pied, il lui revient la lourde charge de plaider auprès de l'Etat la cause des rapatriés volontaires. Un recensement exhaustif des victimes revenus au pays depuis des années ou restés toujours au Sénégal et au Mali sera organisé.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !