Après la prise du pouvoir à Ouagadougou par une junte militaire sous la férule du général Gilbert Dienderé, ex chef d’état –major du président Blaise Compaoré, interrompant ainsi une transition à quelques semaines d’élections générales prévues en octobre, les mauritaniens, hommes politiques, journalistes et acteurs de la société civile, ont vivement condamné le putsch.
Moussa Ould Hamed, Directeur de Publication de l’hebdomadaire « Biladi » perçoit l’action du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) comme « un coup de poignard contre le processus d’un retour rapide à un ordre constitutionnel ». L’ancien Directeur Général de l’agence gouvernementale d’information déplore cependant « la démarche des autorités de transition, engagées dans une démarche d’exclusion des caciques du régime Compaoré, alors qu’ils n’en avaient pas les moyens sécuritaires et militaires.
Dans le contexte africain marqué par une quasi absence d’armées véritablement républicaines défendant les institutions, elles pouvaient faire preuve de plus de souplesse et de pédagogie pour conjurer le danger du RSP ».
Commentant « le coup de force au Burkina Faso », le quotidien « Nouakchott-Info » du vendredi, déplore le sort « d’une Afrique victime de ses militaires. Un continent sur lequel le mauvais sort s’acharne et qui continue à accumuler les déboires, victime de bidasse qui privilégient les canons au détriment de la matière grise ».
Réaction identique de la part du Pr Lô Gourmo Abdoul, vice-président de l’Union des Forces de Progrès (UFP-opposition): "on voit bien jusqu’à la caricature comment au Burkina Faso, un régiment spécial chargé prétendument « de protéger » le président, constitue en réalité une unité militaire spécialement dédiée à prendre en otage toute la vie politique du pays.
« Les gardes présidentielles » sont des formations militaires chargées de perpétuer le pouvoir de ceux qui en assurent le contrôle. Sans leur démantèlement, toute idée de démocratie en Afrique est un leurre".
Le Forum des Organisations Nationales de Droits Humains (FONADH), un collectif d’une vingtaine d’ONG "est solidaire du peuple burkinabé dans la condamnation avec énergie d’un coup de force ramenant des militaires au pouvoir, alors que le pays se dirigeait vers des élections consensuelles, démocratiques, transparentes et crédibles.
L’action du mercredi 16 septembre au Burkina pose l’équation de ces militaires qui ont pris goût au pouvoir après plusieurs dizaines d’années de règne et qui entretiennent des unités prêtes à massacrer toutes les populations opposées à dessein criminel", a déclaré à la PANA Sarr Mamadou, président du collectif.
Le RSP a mis fin à une transition dirigée par le président Michel Kafando et le premier Ministre, le colonel Isaac Zida.
Source : PANA
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !