Le fléau de la mendicité gagne, chaque jour que Dieu, fait du terrain. Il suffit de faire un petit tour dans la ville, s’arrêter aux grands carrefours de la capitale pour constater le développement fulgurant de ce fléau. Des grappes humaines s’accrochent aux voitures qui ralentissement aux feux, d’autres, au péril de leur vie, occupent le bitume pour tendre la main aux passants. D’autres investissent même les bureaux de l'administration et d’autres institutions. Outre les petits talibés- apprenants du Coran, on y trouve des handicapés, des enfants, des hommes et femmes souvent valides, des enfants sur le dos ou tenus par la main. Cette dernière catégorie est devenue très importante depuis quelques années. Et depuis l’an passé sont venus d’ajouter aux mauritaniens et certainement d’autres étrangers, les immigrés syriens chassés de leur pays par un conflit armé et ayant atterri en Mauritanie, pour trouver la paix d’abord, l’eau et le pain ensuite. Pourquoi ce regain d’intérêt pour la mendicité chez nous? Peut-être parce que le métier est lucratif et reposant : tendre la main pour quelques jetons voire quelques billets de généreux passants. Ou parce que les conditions de vie sont devenues trop difficiles dans cette république rectifiée depuis 2008. Le président des pauvres n’a pas réussi à endiguer cette épidémie de notre pays. Reconnaissons-le, la tâche n’est pas du tout simple.
Mais face à ce drame humain, les pouvoirs publics, s’ils n’ont pas totalement démissionné, demeurent très passifs. Les tentatives de prendre les mendiants en charge, dans des centres d’accueil avec quelques émoluments mensuels ont vite échoué. Les responsables de ce programme ont souvent confondu leurs poches et les mains tendues des mendiants qu’on ramassait pour les parquer dans les centres du commissariat aux droits de l’homme et à la lutte contre la pauvreté. Aujourd’hui, l’urgence s’impose de repenser la stratégie jusqu’ici mise en place pour endiguer ce fléau. Le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté date déjà de 13 ans, non ?