Trois meurtres en dix jours
Le meurtre est, malheureusement, devenu courant chez nous. On en parle, désormais, comme s’il s’agissait d’un fait de société, quasiment routinier. Et voici qu’en dix jours, trois sadiques assassinats sont venus corroborer la tendance, tant à Nouakchott qu’à l’intérieur du pays qui n’est, lui non plus, pas épargné par ce triste phénomène.
Le premier de ces drames s’est déroulé à Maghama (Gorgol). Au cours d’une bagarre, un jeune homme poignarde son meilleur ami. Le malheureux meurt sur le champ. Le coupable est aussitôt coffré par la gendarmerie, tandis qu’une vague de consternation et de chagrin submerge cette zone où il reste encore exceptionnel de voir quelqu’un tuer de sang-froid. La situation a failli dégénérer mais, grâce à Dieu, de sages personnes sont intervenues pour calmer les esprits.
Kobenni (Hodh El Gharbi) fut le théâtre du second crime. Le cadavre du jeune Ethmane ould M’Barek est découvert, pendu a un arbre, en pleine brousse. L’autopsie établit qu’il a été battu, avant d’être tué, par strangulation. La brigade de gendarmerie ne tarde pas à mettre la main sur un suspect : Kebad, chef-berger du défunt. Ethmane en savait trop sur la mauvaise gestion du cheptel et, craignant de se voir dénoncé auprès de leur patron commun, Kebad s’est résolu à tuer son aide.
C’est au quartier Dar El Beïdha d’El Mina que le troisième meurtre fut accompli. Quasiment le même scénario qu’à Maghama. Le jeune Abdallahi ould Dah s’est engagé dans un jeu de hasard avec son inséparable copain Yacoub. Mais les voilà, soudain, à se disputer. Ils en viennent aux mains. Yacoub poignarde Abdallahi qui s’écroule dans son sang. L’assassin prend la fuite. La police le cueillera en fin de journée.
Un étudiant de mahadra blesse grièvement un autre
Plus exceptionnel et inquiétant encore, le quatrième fait divers qui a failli allonger la macabre liste. C’est, en effet, dans l’illustre ville de Maata Moulana (Trarza), réputée pour son éducation islamique et l’excellence de sa morale, qu’il s‘est déroulé. On porte grande attention, en ce lieu, à la sélection des étudiants dont les parents doivent se porter garants du bon comportement et de la morale de leur progéniture. Mais cette règle se révèle, parfois, insuffisante. Très exceptionnellement, il est vrai : Le précédent incident date d’il y a quelques années. Un jeune étudiant sahraoui avait tenté de poignarder un de ses condisciples. Sans tarder, le cheikh avait renvoyé le fautif. Le suivi attentif de chaque élève permet en outre de repérer les cas difficiles et de prendre, en conséquence, les meilleures dispositions, bien avant que des problèmes ne surgissent.
Mais, il y a quelques jours, une altercation entre deux étudiants éclate dans la rue. L’un d’eux porte plusieurs coups de couteau qu’il tenait caché sous son boubou, à son jeune collègue, fraîchement débarqué des Emirats. Transporté d’urgence à Nouakchott, la victime n’a pu être opérée, du fait de la gravité de son état, et aussitôt évacué en Tunisie. Le coupable a été remis aux soins de la brigade de gendarmerie de R’kiz. Il devrait être déféré prochainement devant le Parquet du Trarza.
Cambriolages continus à Arafat
Dans les colonnes de nos éditions passées, nous relations plusieurs cambriolages, surtout de boutiques de femmes, au quartier « Carrefour » et autres zones d’Arafat. Au cours des deux semaines passées, c’est le long de l’axe communément appelé « Charii police », que les malfrats ont poursuivi leurs méfaits. Au quartier « Marché Lekbeïd », trois boutiques ont été mise à sac (c’est le mot). Un peu plus à l’Est, deux autres ont reçu la visite des malfaiteurs. Au carrefour El Oughough, qui se trouve à proximité du commissariat de police Arafat 2, quelques commerces de femmes ont été également dévalisés. Au nord du commissariat, trois autres, dont deux pour la seconde fois, ont subi le même sort. Systématiquement déposées, les plaintes des victimes restent, tout aussi systématiquement, sans suite. Aussi celles-ci commencent-elles à supputer complicité entre certains policiers et les bandits. Quoiqu’il en soit, la bande continue, bel et bien, à sévir et amasser les millions, sur le dos de pauvres ménagères.
Mosy