Un muezzin molesté
D’habitude, la mosquée est sacrée. C’est un lieu où l’on prie ou médite, seulement. Un lieu que tout le monde respecte, évitant le moindre mauvais comportement. Mais, avec la dégradation morale constatée ces derniers temps, ce lieu de culte n’est plus épargné. Des bagarres y éclatent, parfois, et le transforment en ring. Au quartier Carrefour, un différend entre deux prieurs a si mal tourné qu’ils en sont venus aux mains. Les membres de leurs familles, toutes deux voisines de la mosquée, intervinrent. Des femmes échevelées, à demi-nues, y entrèrent même, pour participer à la bagarre.
Il y a quelques jours, un muezzin, appelé Mohamed Abdallahi, chasse un groupe d’enfants qui jouaient dans la mosquée au moment de la prière. A la fin de celle-ci, alors que Mohamed passe un coup de balai, voici le père et la mère d’un des jeunes garçons qui s’en prennent au pauvre homme et le rouent de coups, sous les yeux des enfants qui trépignent de joie. Il ne devra son salut qu’à l’intervention d’un voisin. Bientôt informé, l’imam lui conseille de ne pas porter plainte car les assaillants sont d’une famille influente et c’est à ses propres frais que la pauvre victime est allée se faire soigner. Désormais, il évite de faire face à la nuée d’enfants qui ne cesse d’enfler et de prendre ses aises, depuis l’incident. Cette mosquée de Tevragh Zeïna est devenue territoire de jeux de ces marmots qui ne se gênent pas de déranger la prière.
Le face à face de Dar Naïm
Le centre carcéral de Dar Naïm est considéré comme le plus grand centre de détention en Mauritanie, avec celui d’Aleg que certains comparent à la fameuse prison d’Alcatraz. Dar Naïm n’est prévue que pour abriter un millier de pensionnaires mais elle a largement dépassé ce chiffre. Ce qui causa, par le passé, pas mal de problèmes et d’épidémies qui décimèrent une dizaine de prisonniers en quelques mois. Aussi décida-t-on de rouvrir l’ancienne prison civile de la capitale, avant de commencer à décompresser Dar Naïm, en transférant des dizaines de prisonniers, dont les plus grands délinquants du pays, comme Kabila, Abdallahi «Lekhal», Van Damme, Ely l’Ahmar, Gouggouh, Amadou Issa ou Sy le tueur, vers la nouvelle prison d’Aleg. Des évasions célèbres ont marqué Dar Naïm. Ainsi le fameux Govinda trompa-t-il la vigilance des gardes, en 2011. Un autre grand récidiviste prit, lui aussi, la poudre d’escampette, l’année dernière. Deux jours plus tard, il braquait et dévalisait une station-service, au carrefour Sabah.
La semaine passée, un violente bagarre éclate dans cette prison. La bande du fameux Noumeïry et celle de Pepti sont à partie sanglante. Cette bataille où le moindre objet tranchant s’est vu transformé en arme de poing durera toute la journée. Les éléments de la Garde sont débordés et il faut appeler des renforts. A la fin du drame, une dizaine de prisonniers blessés, certains très gravement, sont évacués vers les divers hôpitaux de la ville. Les parents des victimes pensent que ce serait grâce à la complicité de certains gardes que des armes blanches ont pu pénétrer dans la prison.
Un jeune homme sauve une jeune fille des griffes d’un malfaiteur
Il y a quelques jours, une jeune conductrice se retrouve bloquée dans un embouteillage, non loin de l’immeuble El Mami. Son sac, contenant argent et bijoux, est posé sur le siège à sa droite. La vitre est baissée. Soudain, un jeune djenk s’en approche et s’empare du sac. La jeune fille lui demande de le remettre en place. Pour toute réponse, il tire un énorme poignard et lui intime l’ordre de se taire. Affolée, elle fait signe à des passants, tandis que le bandit s’apprête à filer, sac en bandoulière, comme si de rien n’était. Un premier courageux tente d’intervenir mais le voilà vite dissuadé par le poignard que le bandit agite en tous sens. Il va disparaître, c’est sûr ! Mais voilà qu’un autre jeune homme qui a bien observé la scène, de loin, lui fonce dessus, lui décoche un uppercut qui le renverse illico ! En un rien de temps, le poignard a changé de main, l’agresseur est immobilisé au sol et tout le monde s’enhardit à lui lancer un coup ou deux. Le sauveteur se relève et rend le sac à la femme qui le remercie beaucoup. Quant au bandit, il est conduit sans tarder au commissariat de police.
Mosy