Education nationale : Formation des inspecteurs

27 August, 2015 - 01:42

Le ministère de l’Education nationale a organisé, du 17 au 21 Août 2015, une session de formation au profit de tous les inspecteurs de l’enseignement fondamental du pays. Les trois cents inspecteurs nationaux étaient répartis entre quatre zones : Atar, pour les wilayas du Nord (NDB, Inchiri, Tiris Zemour et Adrar) ; Rosso, pour deux directions régionales de Nouakchott et pour le Trarza ; Aleg, pour le Brakna, le Tagant et le Gorgol ; et Aïoun, pour les deux Hodhs, l’Assaba et le Guidimakha. Pendant cinq jours, les inspecteurs et leurs formateurs (des collègues) ont discuté du thème de l’ingénierie de la formation. Cet atelier s’inscrirait dans les tentatives de coup de balai au système éducatif, côté encadrement. Théoriquement, les inspecteurs de l’enseignement fondamental constituent des rouages extrêmement importants et incontournables, dans tout système pédagogique. Mais, en Mauritanie, leur rôle se limite juste à superviser les rentrées, au début de chaque année scolaire, et à procéder à quelques inspections sans importance, vers la fin de celle-ci. Généralement très bien formés (au moins deux ans d’études supérieures à l’ENS), les inspecteurs de circonscription et même les inspecteurs départementaux travaillent, cependant, dans le plus total dénuement. A titre d’exemple, la prime d’encadrement d’un inspecteur de l’enseignement fondamental est de quinze mille ouguiyas, alors que son collègue du secondaire en touche une de quarante-cinq mille et que la prime de craie d’un enseignant est de vingt mille ouguiyas. La prime de transport d’un inspecteur de l’enseignement fondamental s’élève à vingt mille ouguiyas, alors que celle de son collègue du secondaire est de quarante mille. Plus grave encore la situation des cinquante-quatre inspecteurs départementaux dont aucun ne dispose de voiture pour accomplir son travail. Comment les IDENs de Bassiknou, Monguel, Mbout, Aoujeft, Oualata, Chinguitti ou Mbeïkett Lahwach pourraient-ils apporter l’encadrement de proximité qu’il faut à leurs milliers d’instituteurs ? Une des missions fondamentales du projet Education/Formation devrait doter ces techniciens de terrain des moyens de travailler, plutôt que de brader des centaines de millions dans des séminaires bidons sans importance, sinon à « justifier » des pillages. Le ministère de l’Education et ses tentaculaires directions et projets doivent changer leur fusil d’épaule. La fameuse « Année de l’enseignement » finit dans trois mois. Qu’est ce qui a été fait ? Rien. Au catastrophique 7,5% à la session normale du Bac, aura répondu le ridicule 80% de la session complémentaire qui ne trompe personne. L’Education nationale continue sa descente aux enfers.