Après 48 heures de détention au commissariat de police de l’aéroport, Michel Hoffman, président de l’ONG VIVER, basée à Lausanne été expulsé, ce mercredi 19 aout, par les autorités mauritaniennes pour "défaut de visa".
Le président de l’organisation des droits de l’homme VIVERE avait pris toutes ses précautions et a eu l’assurance de l’Ambassade de Mauritanie à Genève qu’il peut acheter son visa à l’aéroport de Nouakchott. Ce qui a été confirmé de diverses sources. Mais arrivé à l’aéroport, il a été cueilli à sa descente d’avion par un policier et l’a conduit dans un bureau de la police. On lui a expliqua que le système de visa est en panne et qu’on ne peut lui délivrer de visa. Il sera refoulé ce mercredi 19 août 2015. Alors que 45 étrangers étaient parvenus à obtenir leur visa à l’aéroport ce jour, lui on lui dit que «la machine est en panne ».
Hoffman est un militant des droits de l’homme qui a la double nationalité Américano-Française et il est officiellement invité par les associations : AMDH de maitre Fatimata Mbaye et AFCF de Aminetou mint Moctar. Il fut séquestré dans un petit bureau de l’aéroport sans possibilité de se laver, ni se coucher, ni dormir et interdit de rencontre sans aucun motif. Les autorités lui ont signifié qu’il sera refoulé mercredi à l’aube. La journée du mardi, Me Fatimata MBaye et Aminetou Mint Mokhtar se rendent au ministère des Affaires étrangères, au Ministère de l’Intérieur puis à la Direction générale de la Sûreté d’Etat pour débloquer la situation.
Vers le soir, la situation semble se débloquer. Hoffman se plie aux formalités du visa. Tout est prêt et il ne reste plus qu’un petit travail de l’agent de l’Office de l’état-civil. Tout se gâtera, Hoffman se verra notifier que sur instructions venues de là-haut , il sera refoulé. Ce qui fut fait mercredi 19 août, au grand dam des associations de droits de l’hommiste. Elles ont dénoncé, lors d'une conférence de presse, cette décision d’expulsion « d’un militant des droits de l’homme venu observer le déroulement d’un procès. » Me Mbaye considère cette "expulsion (comme) est une grave violation des conventions sur les droits de l’Homme", précisant qu’il n’a pas été signifié à Hoffman, ni notifié le motif de son renvoi.
Dans son classement annuel qui sert de baromètre à la liberté de presse dans le Monde et publié chaque année le 3 Mai, à la veille de la Journée mondiale de la Presse, Reporters Sans Frontières (RSF) a rétrogradé la Mauritanie de la 33ème place qu’elle occupait l’an dernier à la 50ème. Pourquoi, à votre avis ?