Les temps forts du Festival des dattes à Tidjikja

2 August, 2015 - 22:11

Démarrées le 31 juillet, les manifestions  de la 6e édition du festival  des dattes se poursuivent, pour la 3e et dernière  journée,   à Tidjikja, capitale de la wilaya du Tagant.Une édition marquée par une morisité au niveau de la production dattière.

Les deux premiers jours ont été marqués  par  une cérémonie d’ouverture  effectuée quarante-huit heures après la date prévue,  à cause d’un  orage  avorté  et qui  a renvoyé les festivaliers rassemblés  nombreux    à la place de la mairie, une visite guidée de l’ancienne cité  de la Ghadima,  une journée à Rachid, capitale de la commune de Wahaatt, située à 45 km de Tidjikja et  quelques ateliers.

La cérémonie d’ouverture a été présidée par la ministre de la culture et de l’artisanat, Mme Hindou Mint Ainina en présence de ses homologues  de l’agriculture, de commerce et de l’Urbanisme et de l’Habitat, du Dg de Tadaamoun,  le représentant du PNUD en Mauritanie,  invité  d’honneur du festival  et l’un de ses bailleurs de fonds,  du Wali de la Wilaya, du président  de l’association des maires du Tagant pour le développement  (AMTD), Sidi Mohamed Ould Mohamed Vall, dit Ghrini, du maire de Tidjikja, maître  d’œuvre, des cadres de Tidjikja et de la Wilaya et un important public.

Dans son discours, à l’occasion, Hindou Mint Ainina, après avoir remercié les organisateurs et la population de Tidjiklja pour son accueil, a expliqué toute l’importance que le gouvernement accorde à  la culture, rappelant  au passage l’adoption récente  par celui-ci d’un plan national pour  le développement du patrimoine  culturel national du pays. Un programme dont l'objectif est de recenser l'ensemble du patrimoine culturel du pays en vue de le protèger et vulgariser pour permettre au pays d'en tirer le maximum de profit. Elle a appelé par la même occasion l’ensemble des acteurs mauritaniens, surtout les maires pour la mise en œuvre de ce plan. Au Tagant Mme la ministre a cité les nombreux lieux de mémoires  et l’important  potentiel culturel et touristique de la cette région  qu’il faudrait développer pour  le bonheur des  habitants mais aussi pour le pays tout entier.

Auparavant, le premier magistrat de la ville, Saleck Ould Saleck avait souhaité la bienvenue  aux festivaliers  et remercié les nombreux  festivaliers pour avoir répondu  à l’invitation de  la commune, les  très nombreux partenaires qui  ont contribué à la réussite de cette 6e édition, organisée en collaboration avec l’Association des maires du Tagant pour le développement (AMTD).

Pour sa part, le président de l’AMTD  Sidi Mohamed Ould Mohamed Vall (Ghrini) n’a  pas manqué de louer l’initiative de  Tidjikja   d’avoir créé  le Festival  des dattes  qui  s’est déplacé,  pour la 5e édition,  en Adrar, et avant d’ouvrir  cette année, une fenêtre à une commune de la Wilaya, Wahaatt, pour ne pas la nommer.

Après cet échange d’allocutions, les festivaliers ont suivi jusque  tard dans la nuit une  soirée culturelle et artistiques  dirigée par le grand griot Hamady Ould Nanne.

Ghadima officiellement  patrimoine national

Le premier jour du festival aura été marqué par l’entrée officielle du vieux quartier de la Ghadima au patrimoine national. La cérémonie  qui  a vu Mme la ministre de la culture  et l’artisanat  remettre  au maire de Tidjikja une attestation  officialisant cette consécration. L’acte est intervenu au terme justement d’une visite guidée du plus vieux quartier de la ville, fondée en 1660. Un quartier en ruines  et déserté  par la majorité de ses occupants partis s’installer dans les nouveaux  quartiers de la ville. Il faut rappeler que  lors du premier festival de Tidjikja, un premier pas avait été franchi en direction de cette entrée au patrimoine national. La banque mondiale et PDU avaient exprimé leur  intention d’accompagner la mairie pour cela.

Au cours de cette visite guidée dans les rues étroites de Ghadima, la délégation ministérielle accompagnée par le Wali du Tagant ont effectué deux arrêts  remarqués  dans l’ancienne maison de Sidi Abdoullah Ould El Hadj Brahim, érudit de Tidjikja  dont le tombeau se trouve à Ghouba, 65 Km au sud est de Tidkjikja et celle de Taleb Ould Hantouch, autre grande figure de cette cité historique. Ici, la ministre et  ses homologues ont été accueillis par  les  descendants  de l’érudit, lesquels ont déployé des efforts pour dépoussiérer la maison paternelle : manuscrits  et autres objets ont été exposés par les visiteurs. Mme la ministre a écouté avec intérêt les explications des membres de la famille.

 

Rachid :  le développement  intercommunal  au menu

Le 2e jour du festival  aura été marqué par  une  journée  à Rachid, capitale de la commune de Wahaatt. Un déplacement  à forte teneur  économique.

Dans un bref exposé,  le maire de la commune de Wahaatt, Dr Mohamed Ould Dié, a exposé le plan stratégique de développement  intercommunal  du Tagant, conçu et réalisé  par l’association des maires  du Tagant pour le développement (AMTD) avec l’appui de la coopération allemande, la GTZ. Ce plan, assorti d’un portefeuille de projets  vise à mutualiser les efforts des communes pour réaliser, ensemble,  des  projets de développement de leur commune. Le maire de Rachid a annoncé que ce plan sera  soumis aux bailleurs de fonds  lors d’une table ronde prévue en octobre prochain, à Nouakchott. Après l’intervention  du maire de Wahaat, Les ministères  de la culture et de l’artisanat, de l’agriculture, de l’urbanisme et de l’habitat et de l’aménagement du territoire et Tadaamoun ont  exposé, chacun, en ce qui le concerne la stratégie de son département, les programmes ou projets en cours pouvant intéresser les  communes. Ils ont exprimé leur  volonté d’accompagner les efforts de  l’AMTD  pour atteindre ses objectifs  qui calent avec ceux du gouvernement.

Au terme de cette rencontre entre le sommet et la base, les festivaliers ont visité une exposition de produits dattiers et artisanaux  et  se sont arrêtés aux pieds de l’ancienne ville de Rachid, détruite, à coup de canons,  par les forces coloniales françaises. Le premier magistrat de la ville, Dr Mohamed Ould Dié a donné des explications  détaillées sur cette destruction.   En réponse, la ministre de la culture et de l’artisanat a exprimé la disponibilité de son département à sortir de l’oubli ses importants lieux de mémoire. Et comme elle sait le faire, la ville de Rachid a offert  un grand déjeuner  aux festivaliers sous la houlette du député de Tidjikja, Sid’Ahmed Ould Dié.

En marge du festival, les participants ont pu suivre deux ateliers de formation et de sensibilisation.

D’abord sur  l’Islam et la lutte contre le terrorisme et le traitement judiciaire de la question, financé par le PNUD, ensuite sur le programme d’employabilité de 79 jeunes  mis en place par l’Ong  Association des amis de Moudjéria financée par la Fondation Nour.