Démarrées le 31 juillet, les manifestions de la 6e édition du festival des dattes se poursuivent, pour la 3e et dernière journée, à Tidjikja, capitale de la wilaya du Tagant.Une édition marquée par une morisité au niveau de la production dattière.
Les deux premiers jours ont été marqués par une cérémonie d’ouverture effectuée quarante-huit heures après la date prévue, à cause d’un orage avorté et qui a renvoyé les festivaliers rassemblés nombreux à la place de la mairie, une visite guidée de l’ancienne cité de la Ghadima, une journée à Rachid, capitale de la commune de Wahaatt, située à 45 km de Tidjikja et quelques ateliers.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par la ministre de la culture et de l’artisanat, Mme Hindou Mint Ainina en présence de ses homologues de l’agriculture, de commerce et de l’Urbanisme et de l’Habitat, du Dg de Tadaamoun, le représentant du PNUD en Mauritanie, invité d’honneur du festival et l’un de ses bailleurs de fonds, du Wali de la Wilaya, du président de l’association des maires du Tagant pour le développement (AMTD), Sidi Mohamed Ould Mohamed Vall, dit Ghrini, du maire de Tidjikja, maître d’œuvre, des cadres de Tidjikja et de la Wilaya et un important public.
Dans son discours, à l’occasion, Hindou Mint Ainina, après avoir remercié les organisateurs et la population de Tidjiklja pour son accueil, a expliqué toute l’importance que le gouvernement accorde à la culture, rappelant au passage l’adoption récente par celui-ci d’un plan national pour le développement du patrimoine culturel national du pays. Un programme dont l'objectif est de recenser l'ensemble du patrimoine culturel du pays en vue de le protèger et vulgariser pour permettre au pays d'en tirer le maximum de profit. Elle a appelé par la même occasion l’ensemble des acteurs mauritaniens, surtout les maires pour la mise en œuvre de ce plan. Au Tagant Mme la ministre a cité les nombreux lieux de mémoires et l’important potentiel culturel et touristique de la cette région qu’il faudrait développer pour le bonheur des habitants mais aussi pour le pays tout entier.
Auparavant, le premier magistrat de la ville, Saleck Ould Saleck avait souhaité la bienvenue aux festivaliers et remercié les nombreux festivaliers pour avoir répondu à l’invitation de la commune, les très nombreux partenaires qui ont contribué à la réussite de cette 6e édition, organisée en collaboration avec l’Association des maires du Tagant pour le développement (AMTD).
Pour sa part, le président de l’AMTD Sidi Mohamed Ould Mohamed Vall (Ghrini) n’a pas manqué de louer l’initiative de Tidjikja d’avoir créé le Festival des dattes qui s’est déplacé, pour la 5e édition, en Adrar, et avant d’ouvrir cette année, une fenêtre à une commune de la Wilaya, Wahaatt, pour ne pas la nommer.
Après cet échange d’allocutions, les festivaliers ont suivi jusque tard dans la nuit une soirée culturelle et artistiques dirigée par le grand griot Hamady Ould Nanne.
Ghadima officiellement patrimoine national
Le premier jour du festival aura été marqué par l’entrée officielle du vieux quartier de la Ghadima au patrimoine national. La cérémonie qui a vu Mme la ministre de la culture et l’artisanat remettre au maire de Tidjikja une attestation officialisant cette consécration. L’acte est intervenu au terme justement d’une visite guidée du plus vieux quartier de la ville, fondée en 1660. Un quartier en ruines et déserté par la majorité de ses occupants partis s’installer dans les nouveaux quartiers de la ville. Il faut rappeler que lors du premier festival de Tidjikja, un premier pas avait été franchi en direction de cette entrée au patrimoine national. La banque mondiale et PDU avaient exprimé leur intention d’accompagner la mairie pour cela.
Au cours de cette visite guidée dans les rues étroites de Ghadima, la délégation ministérielle accompagnée par le Wali du Tagant ont effectué deux arrêts remarqués dans l’ancienne maison de Sidi Abdoullah Ould El Hadj Brahim, érudit de Tidjikja dont le tombeau se trouve à Ghouba, 65 Km au sud est de Tidkjikja et celle de Taleb Ould Hantouch, autre grande figure de cette cité historique. Ici, la ministre et ses homologues ont été accueillis par les descendants de l’érudit, lesquels ont déployé des efforts pour dépoussiérer la maison paternelle : manuscrits et autres objets ont été exposés par les visiteurs. Mme la ministre a écouté avec intérêt les explications des membres de la famille.
Rachid : le développement intercommunal au menu
Le 2e jour du festival aura été marqué par une journée à Rachid, capitale de la commune de Wahaatt. Un déplacement à forte teneur économique.
Dans un bref exposé, le maire de la commune de Wahaatt, Dr Mohamed Ould Dié, a exposé le plan stratégique de développement intercommunal du Tagant, conçu et réalisé par l’association des maires du Tagant pour le développement (AMTD) avec l’appui de la coopération allemande, la GTZ. Ce plan, assorti d’un portefeuille de projets vise à mutualiser les efforts des communes pour réaliser, ensemble, des projets de développement de leur commune. Le maire de Rachid a annoncé que ce plan sera soumis aux bailleurs de fonds lors d’une table ronde prévue en octobre prochain, à Nouakchott. Après l’intervention du maire de Wahaat, Les ministères de la culture et de l’artisanat, de l’agriculture, de l’urbanisme et de l’habitat et de l’aménagement du territoire et Tadaamoun ont exposé, chacun, en ce qui le concerne la stratégie de son département, les programmes ou projets en cours pouvant intéresser les communes. Ils ont exprimé leur volonté d’accompagner les efforts de l’AMTD pour atteindre ses objectifs qui calent avec ceux du gouvernement.
Au terme de cette rencontre entre le sommet et la base, les festivaliers ont visité une exposition de produits dattiers et artisanaux et se sont arrêtés aux pieds de l’ancienne ville de Rachid, détruite, à coup de canons, par les forces coloniales françaises. Le premier magistrat de la ville, Dr Mohamed Ould Dié a donné des explications détaillées sur cette destruction. En réponse, la ministre de la culture et de l’artisanat a exprimé la disponibilité de son département à sortir de l’oubli ses importants lieux de mémoire. Et comme elle sait le faire, la ville de Rachid a offert un grand déjeuner aux festivaliers sous la houlette du député de Tidjikja, Sid’Ahmed Ould Dié.
En marge du festival, les participants ont pu suivre deux ateliers de formation et de sensibilisation.
D’abord sur l’Islam et la lutte contre le terrorisme et le traitement judiciaire de la question, financé par le PNUD, ensuite sur le programme d’employabilité de 79 jeunes mis en place par l’Ong Association des amis de Moudjéria financée par la Fondation Nour.