Sur la Baraka d’Allah, en vertu de l’article 52 de la Constitution et de l’article 56 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, je déclare ouvertes ou fermées les sessions parlementaires. Cette année, c’est du sérieux et du responsable. C’est enregistré par tous les présidents des assemblées nationales de 59 à maintenant. Tout a toujours bien marché. Les députés ont toujours été irréprochables, sérieux et responsables. Même si certains ont insulté, publiquement, des ministres, parfois sans raison. Quelle raison, d’ailleurs, permet-elle à un soi disant honorable représentant du peuple d’invectiver, à la limite de l’insulte, un ministre ? La présente session a été particulièrement fructueuse, en étude et adoption de nombreux projets de lois : ce n’est pas moi qui le dit, c’est le régisseur en chef des députés. Leur grand qui leur a appris… Il y a deux mots : étude et adoption ; sur lesquels, cette fois, moi j’ai des réserves. Pour étudier, il faut être à l’école, au sens large : fondamental, secondaire, supérieur ou tablettes. Les études, c’est là-bas. C’est pas dans l’hémicycle. Et puis, c’est difficile de dompter un adulte. On dit même que c’est une perte de temps. Ce n’est pas pour rien que les spécialistes de l’éducation lui ont réservé toute une pédagogie. De l’andragogie en quantité suffisante, pour ces têtes ni bien pleines, ni bien faites, ni bien rondes. Mais qui tournent quand même, se retournent même et changent de direction. Marche avant, marche arrière, point mort. Une vitesse qui saute. Stop. Les députés ont contrôlé le gouvernement. Les questions orales empêchent la mauvaise gestion. Les procès-verbaux de la commission nationale des bourses, ça va, c’est redevenu normal, grâce à la question orale d’un député et aux coups de poing et de tête que le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche et un honorable se sont donnés en commission. C’est extraordinaire, il n’y a qu’en Mauritanie où les questions (orales SVP) régulent les fonds et prémunissent contre la gabegie. Les questions, les insultes, les jets de salive. Quelles solutions originales, pour moraliser les ministres et leur faire respecter l’argent public ! Amedi, Sidi, Bacari, Ouedrago…Attention ! Rappelez-vous de la Fable de la Fontaine « Le chêne et le roseau ». Quoique frêle, le roseau plie mais ne rompt pas. Alors que le chêne, malgré sa taille, peut rompre à tout moment, face à une salve, un orage de questions, d’insultes, d’insolences. Dans son discours de fermeture de session, Grand n’a pas oublié l’heureuse coïncidence : le Ramadan et la visitation. Tolérance, pardon, communion, qui ne riment pas avec injure, coup de poing, calomnie. Sauf si l’on veut faire de la poésie libre. Selon Grand, le régisseur de l’Assemblée dont, soit dit en passant, les peshmergas ne sont pas du tout contents, ça a été une session/visitation. Le grand de Grand a parlé de tout dans les huit wilayas visitées : eau, électricité, santé, éducation et autres infrastructures. Bidons, délestages, médicaments contrefaits, scandale du Bac, imminence de l’hivernage. On n’est pas le grand des autres pour rien. Il y a un prix. Ça peut être des crottes d’âne. Mais il faut quelque chose, en contrepartie de la chefferie. Bon retour au terroir, honorables députés, et bon hivernage ! Certains députés doivent se servir d’un guide, pour retourner dans leurs circonscriptions électorales. Un des sénateurs qui connaît sa tête a quitté ses électeurs, le jour de sa victoire, en 2007, et est allé se la couler douce quelque part. Du Sud au Nord. Les antipodes. Entre ne plus revenir, ne rien donner, ne rien faire, aucune différence. Ici, tout se mange. Contrairement à ce que pensent certains. Les voix se mangent. Les goudrons se mangent. Les poubelles se mangent. Regardez un peu les juteux contrats que la CUN vient de passer avec des sociétés Bismillahi Rahmani Rahim. Refuser de lâcher trois milliards pour un travail bien fait, pour en donner plus de neuf pour la même tâche qui sera probablement moins bien faite ou même pas faite du tout ! C’est quelle logique ? Kham ! Allez savoir… Salut.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».