Suite à la publication d’un article intitulé « boucherie à l’hôpital d’Aleg », publié sur le site du Calame et repris par le site cridem.org, honneur vous demander de publier ce droit de réponse pour édifier vos lecteurs.
Depuis fin 2012, l’hôpital régional d’Aleg est érigé en Centre Hospitalier dans le cadre de la vision globale de l’amélioration de la qualité des prestations sanitaires et leur rapprochement des populations. Ce jeune établissement est victime hélas depuis quelque temps d’une espèce de cabale. La presse déverse de fausses informations sur le travail, combien noble mais très difficile, du personnel de santé y travaillant. Des informations qui gagneraient à être vérifiée auprès de nos services avant leur mise sur le marché, sans se soucier du préjudice qu’elles peuvent porter aux personnes incriminées et à l’institution.
Comme toutes les structures hospitalières, celui d’Aleg dispose de plusieurs services dont la nouvelle maternité qui constitue un maillon essentiel pour réduire la morbidité, la mortalité maternelle et néonatale des populations du Brakna encore trop élevées.
Cette maternité est équipée de matériel approprié et dotée en personnel dont un gynécologue de nationalité égyptienne. Ce médecin a fait un long séjour au Tagant où il laissé une forte impression dans le domaine de la gynéco-obstétrique.
Le bilan de cette maternité depuis 2013 est irréprochable et ne cesse de s’améliorer et d’améliorer significativement les indicateurs maternels et néonataux. Ainsi, en fin 2014, cette maternité a réalisé 2321 accouchements dont 343 césariennes, 105 curetages et 2 décès maternels.
Nul ne doute que le poids de la mortalité maternelle dans le tiers monde et en Afrique subsaharienne donc notre pays reste important. Les femmes payent un lourd tribut pour leur gestation et beaucoup parmi elles perdent leur vie en donnant la vie pour des raisons multiples, parmi lesquelles on peut citer les anémies, les éclampsies et les hémorragies qui sont très fréquentes au Brakna. Les gynécologues de cette maternité travaillent sans répit, nuit et jour pour sauver ce qu’ils peuvent des urgences obstétricales souvent retardées par la décision de consulter, le transport ainsi que l’état anémique exigeant du sang.
Les praticiens essaient de limiter les dégâts dans un environnement réfractaire au don volontaire, bénévole et gratuit du sang qui est de la responsabilité des communautés ou des familles car le sang ne se vend pas.
Le gynécologue syrien dont vous parliez n’est pas arrivé récemment en Mauritanie, il a officié à l’Hôpital Mère/Enfant de Nouakchott, et grâce à ses compétences en matière de césariennes, il a été affecté à Aleg où le besoin se faisait sentir. Il est arrivé le 20 juin 2015 et a, à son actif 12 césariennes dont hélas deux décès (1 eclamptique et 1 HRP sévère transférée à Nouakchott pour des soins complémentaires). Il faut rappeler qu’en 2014, il avait été envoyé à Aleg pour remplacer le gynécologue de la maternité parti en congé ; il s’est acquitté honorablement de sa mission.
Nous restons à la disposition des organes de presse soucieux de fournir à leurs lecteurs des informations respectant l’éthique et la déontologie de cette profession.
Dr Mohamed Lemine Ould Sidi
Directeur du Centre Hospitalier d'Aleg
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !