Comme certains de ses collègues, le ministre de l’éducation nationale, Bâ Ousmane est passé à l’Assemblée Nationale pour répondre à une question orale de l’un des députés du parti de Tawassoul. La question tournait essentiellement autour de la léthargie du système éducatif national et des conditions déplorables des dizaines de milliers de fonctionnaires qu’il emploie au niveau de tous ses ordres d’enseignement. Comme attendu, le ministre, dans ses réponses, n’a pas dérogé à la règle, dans un français vraiment approximatif qui en dit long sur le système, selon laquelle tout va bien dans le meilleur des mondes et depuis 2009, date de l’avènement de la rectification bénie, il n’y a plus feu dans la maison. Son excellence a essayé de dresser un tableau idyllique de la situation actuelle de l’enseignement en prenant toutefois le soin de reconnaitre certains problèmes mais qui seraient dus aux fameux « Tarakoumatt El Madi » (accumulations du passé) c'est-à-dire aux autres systèmes qui ont précédé celui de Mohamed Ould Abdel Aziz et qui ont au moins le « mérite » de servir de justifications aux carences et insuffisances du régime en place dans tous les domaines de la vie. Selon le ministre, un fonds spécial d’appui à la maintenance des infrastructures scolaires a été conçu, le renforcement de la capacité de formation des écoles normales est prévu pour faire face aux besoins en enseignants et pour capitaliser l’expérience des contractuels, plusieurs collèges nationaux seront érigés en lycées dés la rentrée scolaire prochaine entre autres projets du ministère de l’éducation nationale. Evoquant les conditions de travail des enseignants et leur amélioration, le ministre de l’éducation nationale a juste cité deux statistiques qui seraient selon lui suffisamment éloquentes : L’Etat dépense deux milliards six cents millions pour les seules primes d’éloignement, de craie et de bilinguisme au fondamental et un milliard quatre cents millions au secondaire. Sans cependant rappeler que le fondamental compte vers vingt mille instituteurs contre neuf à dix mille professeurs au secondaire d’où la modicité des montants perçus en termes d’indemnités. Le ministre a quand même permis d’espérer des lendemains meilleurs pour le système éducatif puisque l’éducation constituerait l’un des axes essentiels du mandat présidentiel qui commence.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».