Le Ramadan, c’est dans quelques jours Inchallah. Seulement cette année, les boutiques Ramadan qui vendaient des produits comme le sucre, le lait en poudre et autres pommes de terre, oignons, riz à des prix subventionnés ne seront plus là pour soulager une certaine population qui ne voulait pas plus qu’étancher sa soif et tromper sa faim à chaque rupture d’un jour de jeûne souvent très éprouvant. Sans avancer les raisons, les autorités ont décidé de mettre fin à cette opération qui a duré plusieurs années et sur la base de laquelle des milliards ont été claqués et des groupes de commerçants se sont enrichis. Selon certaines indiscrétions officielles, l’argent des opérations du mois béni serviraient à construire des infrastructures (écoles, points de santé et Mahadras) dans les adwabas. Quoiqu’on dise sur ces opérations, elles servaient au moins à deux choses : Elles permettaient à de larges couches des populations à revenus faibles de s’approvisionner en produits de première nécessité à moindre coût et résorbaient le chômage l’espace d’un mois en faisant travailler plusieurs centaines voire de milliers de jeunes diplômés. Naturellement que la gestion de la grosse enveloppe laissait à désirer. Les primes des comités de suivi, de coordination et autres petites fantaisies comptables permettaient aux superviseurs des opérations à des niveaux parfois très élevés de «légitimer » un argent qui leur permettait de passer une bonne fin de Ramadan. Peut être que l’Etat devait aussi supprimer Iftar Essaim (la coupure du jeûneur) dont la seule utilité est d’avoir montré que beaucoup de nos respectables Imams n’étaient pas véritablement de bons gestionnaires.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !