Un groupement de 15 d’agences de voyages, réputées « crédibles », «expérimentées » et certifiés IATA et ATAF dénoncent leur marginalisation dans l’attribution des quotas pour le transport des pèlerins vers les lieux saints de l’Islam. A en croire l’un d’eux ayant joint le Calame, le ministre des affaires islamiques s’est investi personnellement au profit d’agences « cartables », dont les propriétaires ne disposent d’aucune adresse, ne paient pas d’impôts et dont certains ont confisqué l’argent de leurs clients qu’ils n’ont pas réussi, à les transporter l’an dernier.
Après avoir écarté son homologue du tourisme censé piloter l’affaire, le ministre a créé une commission du Hadj et Omra pour s’occuper de sa gestion. Une commission qui n’aurait aucun pouvoir parce que, à en croire le chef d’agence, c’est le ministre lui-même qui a ordonné la confection de la liste des 55 agences de voyages susceptibles de bénéficier du tirage au sort des pèlerins et fixé leur quota (1000 pèlerins). Et sur les 55, 34 lui sont dévolus. "Nous n’avons jamais vu un ministre de l’a République s’immiscer de cette façon dans la gestion du pèlerinage en s’occupant des billets et de la location des hôtels", tempête notre interlocuteur. Et de regretter que, sous SIDIOCA, le gouvernement s’acheminait vers la privatisation du Hadj, mais depuis quelque temps, on observe sa confiscation par le ministre en place. En effet, le Hadj rapporte gros, entre 500 et 600 millions d'Ouguiyas de subvention de l’Etat. C’est d’ailleurs pourquoi les courtiers du ministre réclament, à cor et à cri la suppression du quota des agences de voyages « expérimentées » pour les confier à sa commission du Hadj.
Et pour bien masquer sa manœuvre, réserver une large place à ses « samsara », indique le chef d’agence, le ministre a ordonné au directeur des Hadj de dépoussiérer la liste des agences datant de 2012. Une liste qui comporte l’ensemble de ses « rabatteurs.»
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !