Depuis une cinquantaine de jours, la ville d’Atar souffre d’une soif qui n’épargne quasiment aucun de ses quartiers. Tout Atar a soif. C’est la débandade. L’eau manque gravement. Jamais, nous explique Moubarak, la cinquantaine, les Atarois n’ont connu une aussi grave situation de déficit en eau. Habituellement, les oueds aux eaux douces servaient à approvisionner la ville avec des citernes qui faisaient la navette pour servir les populations. Cette année, l’eau des puits de Teyarett est devenue saumâtre. Un fut d’eau coûte pratiquement 1000 UM. Le bidon de vingt litres se vend à 200 Um et celui de cinq litres à 150 UM. L’eau salée du sondage, malgré sa salinité est utilisée par certaines populations. La source de Teyarett qui alimente toute la ville est totalement sèche. Au niveau des quartiers Aknemrit/collège, Bteihit Agunemrit, Dar Echebab, Mbarke We Amara, Haye Ekweike, les robinets ne répondent pas. Même pas une goutte depuis au moins deux mois. Exactement comme à Tineri et Rgueiba. Grand paradoxe, le quarter du château d’eau manque d’eau. Ses robinets sont secs depuis plusieurs années. Les quartiers qui lui sont proches souffrent aussi : El Amarya, Ekksseissila, la Daïra et autres n’ont pas non plus d’eau. Les quartiers d’Ifriqiya, de Toueivinda et de Garnel Gasba ont plus de chance que les autres. En tout cas pour ceux qui se résolvent à faire de longues veillées qui commencent de vingt deux heures jusqu’aux environs de trois heures du matin quand les robinets commencent lentement à cracher quelques rares gouttes de la précieuse denrée. La société nationale des eaux prétend que cette question est liée à la panne de l’un de ses groupes. Selon des sources proches du ministère de l’hydraulique, une société de forage travaille actuellement à Oumlemhar (14 km d’Atar) pour la construction de puits afin de faire boire la ville d’Atar. Les bidons sont incontournables à Atar. A chaque coin de rue. Les assoiffés d’Atar tapotent leurs bidons…vides. Non loin, les charretiers leur proposent une eau à la qualité très douteuse. Effets collatéraux de ce manque d’eau, la souffrance des oasis et des jardins maraîchers. Les palmiers des zéribas sèchent dangereusement. Les légumes se raréfient. Faute de manque d’eau. Les « Gueitana » commencent à douter de pouvoir passer ces excellents moments entre des plats garnis de toutes sortes de dattes, d’un tagine d’os tendres de petits cabris et deux gorgées d’une bouillie fortifiante aux vertus thérapeutiques réputées. Il ya trois semaines, le gouvernement a envoyé deux citernes pour aider à la résolution de la problématique de l’eau à Atar en le distribuant dans les quartiers de la ville. Selon Ahmed Ould Khairallah, un habitant de M’barka We Amara, les citernes n’ont pas servi jusque là puisque justement il n’y a pas d’eau à distribuer. Pour lui, la ville d’Atar est une ville sinistrée. Il ajoute moqueur que c’est sûr que si le président viendrait à Atar qu’il s’attende à ce que les populations de la ville brandissent leurs bidons. Si naturellement d’ici là, le problème de l’eau n’est pas encore reglé.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !