Biram Dah Abeïd a formulé, lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 3 Juillet, une réclamation à l’endroit des autorités mauritaniennes visant à l’abolition des prisons secrètes et à permettre aux personnes ayant purgé leurs peines de recouvrer la liberté à l’expiration de leurs peines. Les condamnés doivent bénéficier de tous leurs droits : visites familiales, médicales et avocats », a dit le président de IRA Mauritanie
Le leader abolitionniste s’est insurgé contre l’état de fait illégal dans les prisons mauritaniennes et a exigé des autorités de permettre aux détenus de bénéficier de conditions de détention dignes de ce nom. Biram s’est élevé contre le traitement du détenu Taher Ould Biyé. Après avoir purgé une condamnation de cinq ans de prison ferme, les autorités judiciaires se sont évertuées la veille de sa libération à organiser un procès à la va-vite où il a été condamné à trois ans de prison. Venant de boucler sa peine, Taher est en passe de subir un autre procès. « Ce n’est pas une justice. C’est la loi de la jungle », s’est exclamé Biram. Le leader abolitionniste a dénoncé avec la dernière vigueur « une pratique qui s’installe en Mauritanie. Tous les prisonniers y compris les salafistes doivent bénéficier des mêmes traitements conformes au droit et aux conventions internationales ». Néanmoins, le président de IRA Mauritanie Biram Dah Abeïd s’est félicité de la décision prise par les autorités mauritaniennes de ramener à la prison civile de Nouakchott les cinq détenus salafistes précédemment internés à la prison secrète de Salahdine.
L’ancien candidat malheureux à la dernière présidentielle a exprimé "toute sa solidarité avec les martyrs des forces armées tombés sous les balles, gourdins ou couteaux à Tourine, Ghaouiya, Nouakchott". Il a manifesté sa compassion avec les ayant droits, les familles des victimes, le peuple mauritanien ainsi que celles des touristes abattus près d’Aleg. Biram a demandé l’application stricte de la loi mauritanienne pour les crimes de sang déplorant les procès illégaux, les condamnations arbitraires. Il a promis de mener combat si les autorités mauritaniennes ne se rechignent pas à appliquer la moi, auprès des rapporteurs spéciaux des Nations Unies contre les détentions arbitraires et les prisons secrètes.
Réagissant à la déclaration la veille du chef de l’Etat promettant de mener une guerre contre les racistes et les pourfendeurs des Oulémas, Biram a demandé à Ould Abdel Aziz d’être clair et de nommer les racistes. Biram indiquera qu’il attend de pied ferme la réaction de ce dernier. Il qualifiera l’Etat mauritanien, la majorité au pouvoir et l’opposition ainsi que les Oulémas de racistes. Pour Biram, «les érudits sont ceux qui appliquent et observent les lois de Dieu et non ceux qui investissent le champ politique ».
Biram a laissé entendre que sa « réplique à l’endroit des Oulémas reste à venir. Ils n’ont qu’à bien se tenir et garder leur souffle. Car le marathon est très long », a-t-il conclu.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».