Selon un adage populaire bien de chez nous, « le grand dit sa parole et le petit se tait ». Même chez les civils. Devant un président, on ne parle pas n’importe comment. On se lève. On lève le doigt. On parle poliment. Et l’on se tait, quand on nous le demande. C’est ça, la discipline. Pourtant, c’était facile. Regardez ce que faisaient les ministres. C’était comme si des oiseaux nichaient sur leur tête. Bras croisés. Têtes baissées. Dossiers sur les genoux. Hochements mécaniques de la tête. Non, non, Vous n’avez pas demandé aux gens des Hodhs de mobiliser chevaux et chameaux. Oui, oui, la ligne budgétaire de la SONIMEX, c’est vers le million de dollars. Voilà pourquoi le choix des journalistes qui doivent rencontrer le Président est difficile. Un seul mauvais met tout en l’air. Heureusement, le courage historique du Président a sauvé la situation. Eteins la télévision ! Déguerpis ! Foutez tous le camp ! La Mauritanie, c’est moi. Je suis chez moi. C’est mon territoire. Tu fais le malin ? Sors d’ici ! Demandez à Sidioca et à son gouvernement. Ici, on marque le pas. On ne dit pas non, ici. C’est quoi, ça ? Ici, c’est la Présidence. Ce n’est pas le siège du FNDU ni de Tawassoul. Celui qui veut dire non n’a qu’à aller là-bas ou dans la rue, avec les ex-travailleurs de Pizzorno, les parents des détenus, les expropriés des gazras, les « Ana Ilmi » (je suis scientifique) ou autres. Ici, c’est : « oui, Président ! » ou dehors. Il faut savoir choisir. La parole est à son Excellence Monsieur le Président, comme le dit si bien le fantaisiste journaliste qui dirigeait la conférence de presse. Bon, c’est bon. Passons. Celui qui ne se fâche pas est un âne. Celui qui ne pardonne pas est un satan. Revoilà le Président et ses invités visiblement réconciliés. Les ténèbres portent conseil. On peut recommencer. Vous savez, dans la mise en scène d’un scénario, les acteurs peuvent reprendre la séquence plusieurs fois. L’incident a permis, au Président, de devancer les journalistes à leurs esprits.
Un carnaval, c’est quoi ? Des chameaux et des ânes. Venus d’eux-mêmes. Suivant. Dialogue ? L’opposition veut mettre la charrue avant les bœufs. Les résultats du dialogue d’abord, le dialogue ensuite. Suivant. Consultation juridique ? Les juristes ont menti. Suivant. Détenus politiques ou d’opinion ? Peut-être dans ta république. Dans la mienne, tout le monde est libre. Suivant. La SNIM ? Entre deux : la direction générale et les travailleurs. La SNIM est une vague qui ne mène à rien. Les vagues dans le Tiris ! Ça doit faire très solide. Les quatre cent milliards sont allés dans une bretelle, entre Adel Bagrou et Amourj entre autres. Les biens d’untel ? C’est pas moi. C’est avant moi. Les responsables de la surveillance maritime avaient droit à 60%. Nous les avons diminué en enlevant 40% reste 30%. C’est du calcul mental fait précipitamment. Et puis, l’erreur est humaine. Ensuite, tout ce que les journalistes détiennent comme information, c’est faux. Chiffres sur la SNIM ? Faux. Les histoires sur la politique ? Fausses. Affaire Ould Mogueya ou détenus nouvellement transférés vers El Bir ? Faux. Maurisbank, Birame, Dialogue, Opposition ? Que du faux. Référendum ? Troisième mandat ? Tout ça, c’est complètement faux. Ce sont des vagues que certains veulent monter et qui ne les mèneront à rien. En tout cas, pas à la Présidence. Maintenant, s’ils veulent aller ailleurs, bon voyage. Guinée. Sénégal. Nigéria. La démocratie avance en Afrique. Mamane disait que Goodluck Jonathan est devenu Good Bye Jonathan. Remplacé, par voie des urnes, par un ancien putschiste redevenu démocrate. Ça existe. Entre visite et visitation, il y a nuance. Visite, c’est voyager en hélico, en changeant de tenue à chaque étape, en entrant dans une salle de classe ou un dispensaire de brousse préalablement visités par l’un ou l’autre des ministres de tutelle. Deux cent mille par-ci, un puits par-là, une promesse là-bas. Visitation, c’est de longues veillées agrémentées de poésie, de folklore et de danses… Visite, c’est bon. Visitation, ça ne bon pas. Salut.