Joël Meyer promeut la COP21 en Mauritanie

2 April, 2015 - 02:55

La France va accueillir et présider la 21ème « Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques de 2015 » (COP21), aussi appelée « Paris 2015 ». En prélude à cet événement, l'ambassadeur de France Joël Meyer a organisé, le mardi 24 Mars, une réception en l'honneur de la presse, à la résidence de France. Selon Joël Meyer, « la France va donc jouer un rôle de premier ordre, sur le plan international, pour rapprocher les points de vue et faciliter la recherche d’un consensus des Nations Unies, et, aussi, au sein de l’Union européenne qui occupe une place importante dans les négociations sur le climat ».

Cette conférence de Décembre 2015 sera aussi l’une des plus grandes conférences internationales sur le climat jamais organisée : plus de 40 000 personnes (20 000 délégués, 20 000 représentants de la société civile, 3 000 journalistes) attendues sous les auspices de l’ONU. L’enjeu est majeur : contenir un dérèglement climatique qui menace nos sociétés et nos économies. « La conférence Paris 2015 doit conduire à l’adoption d’un accord international qui posera le cadre d’une transition vers des sociétés et des économies résilientes, sobres en carbone. La France souhaite aussi, c’est important, un accord applicable à tous, respectant le principe de différenciation (tous les pays ne sont pas également responsables du dérèglement du climat), suffisamment ambitieux pour engager les transformations nécessaires au respect de l’objectif de –2°C et doté de règles juridiques communes. C’est la raison pour laquelle, comme le rappelait le Président Hollande dans son « Appel de Manille », le mois dernier, le deuxième objectif de la Conférence de Paris sur le climat est de mettre en place un fonds financier puissant (on parle de cent milliards de dollars chaque année, à partir de 2020) qui permettra d’assurer la transition énergétique dans les pays du Sud, dans les pays pauvres, dans les pays fragiles et dans les pays vulnérables. De façon à ce que ces régions-là du Monde puissent assurer, par ces investissements, leur autonomie énergétique, le stockage de l’énergie, les énergies renouvelables, et aussi un mode de vie qui soit compatible avec une planète qui ne se réchaufferait plus, comme par le passé », précise Joël Meyer.

La France promeut, enfin, un « Agenda des solutions », à vocation de regrouper et dynamiser les initiatives des entreprises, des collectivités, etc. afin de porter, en amont de la conférence, une vision plus positive de la lutte contre le dérèglement climatique. « A côté des autorités mauritaniennes que je sais très engagées dans la préparation de cet évènement international », dit l’ambassadeur, il convient d’insister sur le rôle déterminant que pourrait jouer la presse, pour permettre, au public mauritanien, d’être précisément informés et d’avoir à l’esprit l’importance des enjeux.

Joël Meyer ne doute pas que la COP 21 atteindra les trois objectifs qui lui sont assignés : obtenir un accord général et contraignant, pour tous les pays du Monde ; obtenir la mise en place d’un « fonds vert » puissant et d’un « agenda des solutions » mobilisant l’ensemble des acteurs. La COP 21 est donc un évènement considérable, puisqu’elle doit impérativement aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous les pays, dans l’objectif de réduire le réchauffement mondial à l’horizon 2100 en deçà de 2°C (la température de référence étant celle prévalant au moment de l’ère pré-industrielle).

 

Quels enjeux ?

Les enjeux sont connus, plus précisément depuis les travaux du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), co-lauréat du Prix Nobel de la Paix en 2007, aux côtés de l’ancien vice-président américain Al Gore. L’ambassadeur de France a indiqué, au passage, que la prise de conscience des autorités françaises n’est, quant à elle, pas nouvelle : rappelez-vous les mots, restés célèbres, de Jacques Chirac, alors président de la République française, au « Sommet de la Terre » de Johannesbourg en 2002 : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Se référant déjà au réchauffement climatique, la déclaration du chef de l'État français faisait, à la fois, le constat de la destruction de la Nature et la critique de l'indifférence des habitants de notre planète, face à cette catastrophe qui met pourtant à l'épreuve et en danger l'espèce humaine tout entière.

« Le GIEC nous interpelle », souligne Joël Meyer, « sur le danger de l’inaction face au dérèglement du climat. Si nous ne faisons rien, à la fin de ce siècle, la température de notre planète aura augmenté de plus de quatre degrés. Les conséquences en seraient dramatiques, en particulier pour les pays tropicaux et sahéliens : sécheresses, dégradation des sols, assèchements des points d’eau et désertification ; inondations, montée des eaux sur les côtes, acidification des océans ; pollution de l’air, hausse des maladies vectorielles et respiratoires ; concurrence accrue pour l’accès aux ressources naturelles, chutes des rendements de certaines cultures agricoles, appauvrissement des écosystèmes, etc.

Thiam