Les tendances de COVIRE célèbrent la journée de «réconciliation nationale»

27 March, 2015 - 10:27

Le collectif des rescapés militaires (COVIRE), une organisation divisée en deux tendances, a célébré la journée dite  de « réconciliation nationale » décrétée, le 25 mars à l’occasion de la prière aux morts de Kaédi par le président Mohamed Ould Abdel Aziz.

Les regroupements respectifs (COVIRE I, présidé  par Sy Abou Bocar et COVIRE II, présidé par Kane Mamadou Alhoueynou,  pour  éclairer  les lecteurs) se sont tenus  dans leurs sièges respectifs, près de l’hôtel Ikram  au 5e pour les premiers et  non loin de la CAPEC  du 6e, pour les seconds. Chaque camp a battu le rappel de ses troupes. Et ce fut l’occasion pour les uns et les autres de rendre d’abord hommages aux victimes de la répression des années 86-90 du régime d’Ould Taya, de passer ensuite en revue les acquis de cette réconciliation et enfin relever  ses  insuffisances. Tous ont salué la décision du président Aziz d’avoir décidé d’entamer la résolution du problème  sans aller cependant jusqu’au bout.

Il faut déplorer cependant que cette journée  du 25 mars, dite « journée de réconciliation nationale » ne concerne que les seuls victimes de la répression  des année 80 – 90, sous le magistère de Ould Taya.

COREMI réclame  une commission indépendante  et autonome :

Le président du collectif des rescapé militaires membre actif de COVIRE II tout en prenant acte de la réponse apportée par le président Aziz aux doléances des rescapés, veuves, orphelins et  déportés, a déploré que le dossier  se soit vite enlisé  à cause de la mauvaise manière dont il a été traité. Tout en saluant la « volonté politique »  de l’actuel président de trouver une solution  à cet épineux dossier,  « ses gestes symboliques »  à l’endroits des victimes, rescapés, ayants droits, déportés et autres fonctionnaires et agents de l’état, le président du collectif des rescapés militaires  (COREMI), l’ex capitaine Sy Abou  Dialtabé, a qualifié le cheminement du processus de  de  règlement du dossier du passif humanitaire de «tumultueux ». Pour cet ex capitaine, la décision unilatérale de régler ce dossier  sans une véritable  implication des victimes  a fini par donner l’impression qu’on a voulu « banaliser» le dossier  pourtant « très sensible » et dont le règlement « revêt un caractère capital pour le renforcement et la cohésion de l’unité nationale ». Face aux incohérences  et aux  insuffisances  constatées, ( cas des déportés restés au Sénégal  dont 14 mille non enrôlés et  10 mille au Mali),  le collectif des rescapés militaires réclame la mise en place d’une commission  indépendante autonome, conforme aux principes  conventionnels. Une demande réclamée par la majorité des participants aux journées de consultation et de mobilisation  de 2007  pour le retour organisé des déportés et  le règlement du passif humanitaire.

Le président de COREMI a mis à profit la célébration de cette journée pour lancer un appel aux autorités pour la libération, sans condition des militants des droits de l’homme, Djiby Sow, président de Kawtal Yellitaare, Biram Dah Ould Abeid, président d’IRA- Mauritanie et Brahim Ould Bilal, vice- président d’IRA.

Au cours de ce rassemblement, d’autres personnes ont pris la parole. Il s’agit de Houleye Sall, présidente du collectif des veuves et mère du lieutenant Sal Abdoulaye exécuté à Inal, Hawa Mamadou Dia, orpheline du lieutenant Dia Abdoulaye mort dans les geôles  de J’reida, en 1990 et de l’ex capitaine Breika Ould M’Bareck (lire le compte rendu détaillé de cette journée dans la prochaine édition du Calame).