J'ai connu Lemrabott le 12 Juillet 1998, date de sa nomination à la tête du Commissaire à la Sécurité Alimentaire et depuis cette date, il a été pour moi un frère, un ami et un supérieur hiérarchique. C'est avec Lemrabott que j'ai commencé à connaître la véritable fonction et mission d’un Secrétaire Particulier. Il m’a amené à connaître et visiter toutes les wilayas de la Mauritanie.
Il m’a inculqué des normes et des capacités nécessaires au plein et total exercice de mes fonctions. L’acquisition de ma première voiture est grâce à Lemrabott. A ses yeux, une voiture est une nécessité et non un luxe.
Cette marque d’estime qu’il avait pour moi fait que durant tout le temps de notre collaboration, il a été le même vis-à-vis de moi et à chaque fois qu’il m’est amené d’avoir besoin de lui au bureau ou à son domicile, j’étais le bienvenu. Un trait de sa personnalité qui restera éternellement gravée dans ma mémoire, même s'il est dans sa chambre à coucher et que je tape la porte, il m’autorise à rentrer et on commence à causer. Il convient de reconnaitre qu’une telle disponibilité est devenue difficile dans la vie actuelle.
Lemrabott avait beaucoup de qualités. Au plan vestimentaire, c’est d’abord son élégance et sa bonne humeur. Qu’il soit en costume ou en boubou, il est toujours propre et très bien habillé.
Lemrabott était d’une rare intelligence et d’une grande capacité d’écoute. Rigoureux et appliqué au travail, il avait une belle plume et rédigeait bien. L’homme était exigeant tant au plan de la qualité du travail que de la propreté dans les bureaux avec ses collaborateurs.
Lemrabott était très humain, généreux, courtois, simple et soucieux des conditions de vie et de travail de ses amis et surtout ses collaborateurs, je suis de ceux qui peuvent en témoigner.
Toujours propre et très élégant dans son habillement, Lemrabott rallie la simplicité et la générosité matérialisée par ce geste qui a marqué tous les gens qui le côtoie. Au cours de nos différentes missions à l'intérieur du pays, « CAPORAL » comme on a l’habitude de l’appeler, achète un mouton en cours de route et choisit une bonne place déserte pour nous permettre de nous reposer.
Une fois sur place, on se divise en deux groupes : un groupe pour faire le "Méchoui" et un autre groupe pour faire le riz à la viande. A la fin du repas, tous ensemble, il juge entre les deux groupes celui qui a gagné et remet à chaque groupe un cadeau (de l'argent) comme récompense et ceci dans une grande ambiance.
Le dernier souvenir que je garde de Lemrabott, c'est la photo qu'il m'a envoyée quelques semaines avant son décès par son chauffeur, avec la mention "à l'attention de M. Dianka avec mon fidèle souvenir", parce que j'avais voulu avant ma retraite inchallah, afficher dans les locaux du CSA, toutes les photos des anciens commissaires (date de nomination et date de départ au CSA).
Franchement, il me sera difficile d'oublier Lemrabott et surtout, cette photo prémonitoire qu'il m'a envoyée qui fait face à moi dans mon bureau.
Toutes mes condoléances à son épouse Tété, à ses enfants, à ses amis à ses connaissances et à toute la Nation.
« Caporal » repose en paix.
Dianka Housseinou
Secrétaire Particulier CSA