Mohamedou Ould Tijani, un paisible citoyen acquiert en 2012 une gazra au prix d’un million six cents mille d’une tierce personne qui l’habitait depuis les années 90. La concession se situe sur la route de l’axe menant à Akjoujt. Comme beaucoup de Mauritaniens, cette gazra devrait permettre à Mohamedou et sa petite famille de se relaxer loin du climat délétère de Nouakchott et en période de canicule de se détendre loin d’une climatisation généralement très déconseillée. Pour cela, Mohamedou a clôturé sa belle petite gazra et bâti deux grands hangars au vu et eu du de ses nombreux et adorables voisins avec lesquels ils entretenaient d’excellents rapports. Mohamedou Ould Tijani et sa famille allaient et venaient ordinairement sans problèmes au gré des saisons et des occupations. Seulement, un jour qu’il était à son travail, un ami lui apprit au téléphone que le cadenas de sa gazra a été remplacé par un autre et que quelqu’un y a même apposé un numéro de téléphone à toutes fins utiles. Lorsqu’il contacta le propriétaire du numéro du téléphone pour s’informer, Mohamedou Ould Tijani ne comprit rien. Son incompréhension n’avait d’égale que sa surprise. Au bout du fil, il reconnut un voisin de plusieurs années répondant au nom de Ahmed Salem Ould Abdel Aziz. Un homme qui prétend être le propriétaire de la gazra de Mohamedou en vertu d’un arrêté portant le numéro 17 et datant du 16 juin 2007 portant le paraphe du Hakem de Teyarett. Au cours des discussions, Ahmed Salem lui déclare sans gêne être le cousin du président et « l’artisan » de la nomination du Hakem et du commissaire de police de Teyarett. Des propos totalement bizarres que Mohamedou Ould Tijani ne comprend pas encore dans un Etat de droit où le trafic d‘influence et le mépris des lois ne doivent pas être aussi insolemment étalés. Sous le coup de la colère, Mohamedou Ould Tijani casse le cadenas de son indélicat voisin et replace un autre sur sa gazra. De nouveau Ahmed Salem repasse. Cette fois, non seulement il casse de nouveau le cadenas mais se permet de lancer sans autre forme de procès dans la rue tout le matériel trouvé dans les hangars. Mohamedou Ould Tijani porte plainte au commissariat de police de Teyarett. Ahmed Salem refuse tout simplement de se présenter. Curieusement, au lieu que l’autorité de l’Etat et la force de la loi s’imposent, le Hakem de Teyarett se démène à faire les bons offices en appelant à des solutions amiables entre Mohamedou Ould Tijani et son voisin. Des tractations que Mohamedou Ould Tijani refuse catégoriquement en déclarant que si Ahmed Salem Ould Abdel Aziz prouve la véracité de son document, il quitterait sans regret la gazra. Ce qui devrait être particulièrement difficile puisqu’en 2007, le gouvernement de Zeine Ould Zeidane avait suspendu l’attribution des terres. A l’époque, cinq Hakems avaient été purement et simplement relevés pour n’avoir pas respecté cette mesure. Ensuite, comment comprendre l’attribution d’une concession rurale en plein centre urbain ? Serait ce un usage de faux ? Le cas échéant, Mohamedou Ould Tijani déclare que rien au monde ne le ferait quitter sa terre dûment acquise d’un respectable homme que tout le monde connaît. En attendant, Mohamedou Ould Tijani a porté plainte au pénal contre Ahmed Salem Ould Abdel Aziz pour avoir violé son domicile et abusé de ses biens. Une histoire de tentative d’expropriation très ordinaire à Nouakchott sur la base du déni du droit, du trafic d’influence et de la complicité de certaines autorités administratives et sécuritaires dont souffrent au quotidien certaines franges fragiles de la société. Cette fois, c’est un intellectuel, expert comptable de son Etat qui risque d’en devenir la victime. Comme quoi, la pierre a dit : On est mouillée ! Un morceau d’argile lui répond : Nous, on ne pipe mot…
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !