Chronique: Entre Nous

19 November, 2025 - 11:33

La visitation du président est terminée. Les centaines voire milliers de hauts, moyens, majuscules et miniscules fonctionnaires dont une “treizaine" de ministres sont revenus à Nouakchott. Les troubadours, les clowns, les fanfaronneurs sont aussi revenus. Tout ce monde a été partout où le président est allé. C'est à dire dans les huit Moughataas du Hodh Chargui et leurs campements et leus adwabas et leurs Ksours comme celui de Sambour dans les environs de Djigueni dont est originaire une citoyenne lambda dont la photo est devenue virale sans qu'on sache vraiment pourquoi. Le président est allé au Hodh Chargui. Le président est retourné à Nouakchott. Le président a déballé. Le président a vidé son chargeur. Sur la tribu. Sur la gabegie. Sur les tribalistes. Sur les gabégistes. Sur ceux qui veulent aller très vite en besogne en distillant les rumeurs sur l'après-lui. Le président a tiré sur tout ce qui bouge. Il a tiré même sur ceux qui tuent une gazelle ou une outarde. Sans en avoir besoin. Il a parlé d'un goudron qui continue puis vire puis continue encore. Le président a parlé de l'armée et des soldats. Il a parlé de l'enseignement et des enseignants. Le président a écouté les citoyens dire n'importe quoi. C'était la libre antenne de Juan Gomés sur RFI. Y'en a qui ne réclame ni eau ni électricité ni école ni rien sauf qu'untel ou qu'une telle soit nommé à une haute fonction. Les gens s'éclairent et s'abreuvent non pas d'électricité ou d'eau mais s'éclairent, boivent et mangent un homme ou une femme. Les gens de Bassiknou respirent leur ministre. Le président a entendu que l'Etat n'a jamais rien fait dans cette Mauritanie des profondeurs. Les infrastructures : écoles, points de santé, forages, barrages " nous ont été emmenés " par celui-ci ou celui-là. Le président a tout entendu. Il a tout vu. Est-ce qu'il a compris les messages qui lui ont été adressés via les uns et les autres ? Huit jours de qui s'y frotte s'y pique. Huit jours entre les populations de l'Est réputées franches. Le président est revenu à Nouakchott. La tête pleine. Il a parlé longuement pendant des jours et des nuits. Maintenant qu'il est rentré. Maintenant qu'il a promis. Maintenant qu'il diagnostiqué. Les actes doivent suivre. Des actes forts. Aux grands maux, les grands remèdes. Un président doit parler comme cela. Mais un président sait mieux que n'importe qui que la parole qui n'est pas suivie d'acte n'a jamais servi à rien. Bon retour Excellence Monsieur le président. Salut !

Sneiba El Kory