
Le docteur Nedhirou ould Hamed s’y essaya en son temps et fut emporté par le courant qui charrie tous ceux qui essayent de mettre un peu d’ordre dans le secteur pharmaceutique de notre pays. De prime abord, il fit respecter le principe de la distance entre les pharmacies et en fermer des dizaines, s’attaquant frontalement à ces marchands de la mort important des produits qui n’ont de médicaments que les noms. Avec de terribles conséquences. Combien de personnes sont mortes à cause de produits toxiques qui leur furent vendus sous cette mensongère appellation ? Combien d’autres se sont retrouvées avec des reins défaillants et condamnées, en conséquence, à la dialyse perpétuelle ?
Certes, des efforts importants ont été fournis au cours des dernières années pour vérifier la traçabilité des médicaments et s’assurer de leur efficacité mais l’appétit sans limite des commerçants et les immenses profits qu’ils tirent de ce secteur empêchent toute réforme d’aboutir : ils sont prêts à y mettre les moyens. Tout responsable qui s’emploiera à déranger l’« ordre » bien établi se verra accuser de tous les péchés d’Israël, une virulente campagne de presse sera menée contre lui et, même s’il est la vertu incarnée, il sera dépeint sous les traits d’un diable incarné. Certains ont essayé de résister ; un temps… avant de passer à la trappe.
Mohamed Mahmoud Ould Ely Mahmoud, le nouveau ministre de la Santé qui vient de se fendre d’une déclaration fracassante à l’Assemblée, en invitant les commerçants à laisser le domaine de la pharmacie aux professionnels, ira-t-il plus loin ? Sa carapace sera-t-elle plus résistante que celle de ses prédécesseurs ? Réponse dans quelques mois, lorsque la réforme sera mise en œuvre. Nouveau théâtre de la lutte contre la corruption : voyons si notre Président et son Premier ministre sauront s’y révéler à la hauteur de leurs vertueuses déclarations de principe, en soutenant sans aucune réserve ni défaillance leur homme lige.
Ahmed ould Cheikh


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