
Les hommes politiques ont souvent du mal à accepter la réussite des autres. Frères d'armes dans l'opposition, quand l'un d'eux se hisse au pouvoir par la force des urnes, il devient la cible des ambitions non satisfaites et des intérêts personnels embastillés.
Les hommes de première ligne au combat sont parfois relégués sur le bas-côté du pouvoir et les responsabilités de décideurs attribuées aux tirs-au- flanc avec des curriculum vitæ gargantuesques et aux prétentions grotesques.
Entre les deux, les hommes de principe et de loyauté irréprochable rejoignent leurs bases respectives dans l'espoir de voir leur rêve se réaliser.
Malheureusement les hommes politiques ne sont pas les seuls à souffrir de l'hypocrisie et de la méchanceté humaine. Je veux juste dire de la folie humaine.
Dans les structures associatives, à l'intérieur des communautés ceux qui veulent réellement faire évoluer les choses dans l'intérêt de tous sont très souvent victimes de ce que les psychologues appellent " le piège de l'évolution par le bas".
De nos jours, nous vivons dans une société où hélas chacun essaye de protéger sa propre zone de confort psychologique et matérielle.
Le pourquoi MOI est devenu une raison essentielle pour détruire l'autre. Chaque individu lorgne la position de l'autre, et se gêne de le voir atteindre certaines stations de responsabilité sociale et professionnelle, et de bénéficier ainsi de la considération et de la confiance des autres.
Même les plus proches se plient sous le poids de l'ingratitude et de la concurrence.
Il se voit entravé dans ses actions et freiné dans ses élans.
C'est la Loi du "Si ce n'est pas moi, ce sera personne d'autre".
On se détruit avec la férocité d'un fauve affamé en pleine savane. Dans le cas où est sûr de ne pas pouvoir progresser, on tentera de tirer tout le monde vers le bas.
C'est effectivement une gangrène des collectivités en Afrique. Les autres ne peuvent pas réussir et pas Moi. Ceci constitue une explication des dissensions et des innombrables divisions aboutissant à la création de mille et un syndicats, de partis politiques ainsi que d'associations recherchant les mêmes buts.
Les compétitions sont devenues stériles et la concurrence sauvage. Il nous reste fondamentalement une décolonisation mentale et culturelle. Individualisme, matérialisme, absence de solidarité, de fraternité, aucun élan collectif. Oui, l'auteur a bien raison, l'Afrique est mal partie, parce que divisée, mise en mal avec ses valeurs originelles.
Méfiance mutuelle, aussi préfère-t-on investir dans la destruction de l'autre et non dans l'aménagement de ses propres compétences et de ses capacités intrinsèques pour l'amélioration de ses propres conditions d'existence.
Je considère la haine de soi comme le refus génétique de reconnaître la réussite de son prochain.
Âme perdue, à Allah nous retournons !
Pour conclure, j'emprunte d'un auteur
"La plus grande bêtise de la nature humaine n’est pas l’échec en soi mais l’incapacité à supporter le succès des autres.’’
Frères d'Afrique, le socle du progrès, c'est de retrouver ces racines.
Cheikh Tidiane Thiongane
Docteur en pharmacie